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Solutions « politiquement sensibles »
25 janvier 2016 Varia
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Oh !, que c’est joli­ment dit ! Ce que notre époque lais­se­ra aux géné­ra­tions futures, ce ne sont pas sur­tout des inno­va­tions tech­no­lo­giques, des décou­vertes scien­ti­fiques repous­sant bien plus loin le mur de l’ignorance, dans la struc­ture de la matière, dans la com­pré­hen­sion de la bio­lo­gie, ou dans l’exploration de l’univers nous per­met­tant de com­prendre où, quand et com­ment le monde se créa … non l’essentiel de ce qui res­te­ra pro­vien­dra du dis­cours éco­no­mique et politique.
L’un des plus hauts-lieux où ce nou­veau dis­cours se sera construit, au point qui méri­te­rait que l’on parle désor­mais de « l’ère davo­sienne », est une sta­tion de mon­tagne suisse, Davos !
Le phé­no­mène poli­tique le plus impor­tant de notre époque c’est le retour du boo­me­rang que les pays les plus avan­cés sur le plan éco­no­mique ont lan­cé en direc­tion des pays d’Afrique, du Proche-Orient, d’Asie en y semant la guerre, en y sou­te­nant des régimes odieux dont nous ne vou­drions pas pour nous, en exploi­tant à outrance leurs res­sources natu­relles payées aux prix les plus bas possibles.
Ce retour du boo­me­rang, c’est l’arrivée, par des tra­jets semeurs de morts d’hommes de femmes et d’enfants, d’un nombre de plus en plus éle­vé de migrants éco­no­miques et de réfu­giés fuyant l’horreur à une échelle bien pire que ce qui nous émut tant chez nous en 2005.
Mais les éco­no­mistes ont, devant l’arrivée de ces per­sonnes que nous devrions accueillir puisqu’elles ne sont à nos portes que du fait de nos agis­se­ments, une réac­tion que l’on peut qua­li­fier de rationnelle.
Venant de pays où, lorsqu’on gagne cent euros par mois, on est déjà presque riche, il est évident que nos entre­prises pour­raient ain­si dis­po­ser d’une main d’œuvre prête à tra­vailler dans des condi­tions qui étaient celles des ouvriers à l’époque décrite par Emile ZOLA.
Ça n’est pas bien com­pli­qué : il suf­fit de faire sau­ter une cen­taine d’années de conquêtes sociales. Salaire mini­mum, durée légale du tra­vail, congés heb­do­ma­daires et annuels, pro­tec­tion sociale sont des obs­tacles à une saine concur­rence avec les pays qui ne sont pas « para­ly­sés » par ces lubies d’un autre âge.
Ecou­tons Chris­tine LAGARDE, qui, à Davos, se réjouit de l’arrivée de nom­breux misé­reux prêts à tra­vailler pour presque rien et prône de les faire tra­vailler sans tenir compte des normes sociales.
Au fond des gale­ries de nos mines de char­bon, n’y aurait-il pas encore de beaux restes à grat­ter … à condi­tion d’y employer les gamins qui ne se seront pas noyés avant d’atteindre les rivages européens ?
Le seul frein c’est ce qu’un par­ti­ci­pant au forum de Davos appe­la, avec cette inven­ti­vi­té séman­tique que je saluais plus haut : « des solu­tions éco­no­miques poli­ti­que­ment sensibles ».
Ames sen­sibles s’abstenir, ça n’est pas l’appât du gain qui conduit ces belles âmes à vou­loir ce retour au XIXème siècle … c’est uni­que­ment pour aider les mal­heu­reux qui frappent à nos portes en leur four­nis­sant du travail.
Jean-Paul BOURGЀS 25 jan­vier 2015

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"4" Comments
  1. On ne peut quand même pas leur repro­cher une cer­taine cohé­rence dans l’i­gno­mi­nie. Notre socié­té est un immense camp de tra­vail qui pro­duit de l’en­ri­chis­se­ment pour les domi­nants. Il y a du déchet, comme dans toute pro­duc­tion, mais il faut savoir ce qu’on veut. Sur­tout qu’il y a des aspects posi­tifs : les camps nazis avaient leurs orchestres et leur troupes de théâtre. Jus­qu’i­ci, tout va bien.

  2. Pour notre mal­heur, le retour du boo­me­rang ne se fait pas sur la tronche de ceux qui l’ont lan­cé, mais sur la tête de ceux qui sont au-des­sous et n’ont rien lan­cé, et n’ont rien pour se pro­té­ger du retour, à la dif­fé­rence des lan­ceurs pro­té­gés par leurs ser­vices de sécu­ri­té, leurs quar­tiers réser­vés, jamais la jungle de Calais ne migre­ra Vil­la Montmorency.

    On peut même pen­ser que ce retour sert les lan­ceurs, qui accroî­tront leurs pro­cé­dés oppres­sifs, voir ce que je deviennent nos libertés.

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