La diplomatie contraint souvent à accueillir des dirigeants dont on est loin de partager les orientations et il faut fréquemment faire risette à des individus qui, s’ils étaient nos concitoyens, seraient promptement conduits en prison.
C’est le cas d’Hassan ROHANI, président de l’Iran, dont la visite avait été annulée en raison des attentats du 13 novembre et qui viendra à Paris les 27 et 28 janvier.
Cet homme a l’image, dans l’ensemble du monde occidental, d’un modéré avec lequel il est possible et utile de parler. Quel bel exemple de la superficialité de nos médias qui répandent cette légende. Je n’aurais, d’ailleurs, pas dû écrire « qui répandent » mais plutôt qui conduisent nos dirigeants à se pendre aux basques de l’aba noire du Président de l’Iran.
L’homme qui va rencontrer François HOLLANDE est, en effet, le responsable de plus de deux-mille exécutions depuis son arrivée à la présidence, dont neuf-cent-soixante au long de l’année 2015.
Depuis des mois, les dirigeants occidentaux défilent à Téhéran en détournant pudiquement la tête devant les pendaisons … qu’Hassan ROHANI multiplie même à la veille ou même pendant ces visites destinées à redonner à l’Iran sa place de grand client et de fournisseur de nos économies. Il est certain que voir se rouvrir un marché de quatre-vingt millions d’habitants, cela fait saliver les gouvernements qui cherchent désespérément comment relancer des économies qu’ils ont brisées en appliquant la politique de baisse drastique des dépenses publiques correspondant à la doxa des néo-libéraux.
A côté des considérations de morale et de dignité qui ne devraient pas permettre à Hassan ROHANI de fouler les tapis de l’Elysée, il se trouve qu’il est le principal soutien de Bachar EL ASSAD avec l’intervention directe sur le terrain de troupes qui ont, d’ailleurs, connu de lourdes pertes, dont des officiers de haut rang. Ce n’est donc pas un ami qui vient à Paris, mais un ennemi et un des éléments les plus déstabilisateurs du Moyen Orient.
Cet homme sourit en permanence, mais il n’a aucun sens des usages puisqu’à l’occasion de sa venue ratée de novembre, il avait imposé qu’il n’y ait pas de vin à table. Au-delà de l’aspect discourtois de l’exigence, cela traduit bien le sectarisme qui correspond au fait de contraindre les autres convives à respecter ses pratiques au lieu de laisser chacun boire ou ne pas boire du vin, en fonction de sa culture, de ses goûts, de sa religion ou des prescriptions de son médecin.
En le recevant, François HOLLANDE s’incline devant un régime et un homme qui ne devrait pas être accueilli chez nous.
Saura-t-il, au moins, exercer des pressions pour ralentir ou mieux stopper les pendaisons ? On peut en douter car l’accueillir sans avoir rien obtenu … et, peut-être, rien demandé … avant sa venue, cela ne présage rien de meilleur après son passage dans notre pays.
Jean-Paul BOURGЀS 12 janvier 2016
Bah, si ce coup-ci il accepte qu’on serve du vin, on lui passera les pendus !
Le gros cul de Malfaisant 1er, je ne m’en lasse pas !