L’interprète du spectacle vivant a fait l’objet d’études nombreuses : de l’antiquité à nos jours, on ne compte plus les contributions religieuses, philosophiques, psychanalytiques, psychologiques, etc. qui ont tenté d’éclairer (et parfois réussi sur certains points) le mystère de la réussite ou de l’échec d’une représentation.
Le paradoxe du spectateur cherche encore son Diderot, qu’on puisse réfuter, prolonger, élargir…
Dans les ateliers que notre compagnie mène au titre de la médiation culturelle (je déteste ce terme), et que nous avons baptisés “École du regard”, il se passe parfois des choses que j’ai du mal à ficeler ensemble. Si quelqu’un peut m’aider, je le recommanderai pour une médaille.
J’avance deux hypothèses :
La première est que nous avons deux formes d’intelligence pour traiter les informations qui nous viennent, l’une que j’appellerais “cérébrale” et l’autre que j’appellerais “sensible”. Il y en a peut-être plus, mais je n’ai repéré que celles-là. Un événement quelconque sollicite les deux formes en proportions variables
La seconde, est que dans un événement prévisible tel qu’un spectacle, nous “signons” une convention avec cet événement (ex. nous entrons dans un théâtre moderne après avoir garé notre voiture mais nous sommes d’accord pour être à Elseneur au moyen-âge).
Voilà les points que je présente à la discussion. On verra le reste après.