Depuis un mois la une de tous les journaux, de toutes les émissions supposées d’information, s’agrippe autour de la question de la déchéance de nationalité – jusqu’à l’écœurement.
Or cette question ne mérite même pas le débat d’une demi-heure.
a) Si la déchéance de nationalité s’applique aux seuls terroristes reconnus coupables, elle va concerner au maximum quinze personnes chaque année. Ceux d’entre eux qui seront restés vivants (allez, disons cinq) se contremoqueront de toute façon de la perdre, ayant déjà été condamnés à une longue peine incompressible.
b) Si cette déchéance de nationalité s’applique à de multiples présumés complices (individus les ayant transportés, logés, nourris ou approchés) alors elle parait singulièrement disproportionnée.
c) S’il s’agit toujours de « présumés complices » les peines de déchéance des droits civiques inscrites au code sont déjà largement dissuasives.
Messieurs Hollande, Valls, Sarkozy ou Juppé, Madame Le Pen and Co, vous aussi journaux et journalistes, auriez-vous donc l’amabilité de réserver vos déclarations, articles, tribunes et tables rondes aux véritables sujets d’intérêt général, que vous négligez trop – la question du travail en France, celle des dizaines de milliers de migrants échoués ou morts, celle de la préservation des services publics, celle de l’aide aux français en situation d’extrême précarité, celle de nos choix de politique étrangère, celle des institutions médicales, celle d’un traitement juste de la communauté rom, celle des actions en faveur de la culture, celle de notre contribution à l’apaisement des conflits armés internationaux, celle de la diminution des maladies nosocomiales, celle du fonctionnement des institutions européennes ?
Merci d’avance.
N.B. Cette contribution sera aussi publiée sur Médapart, signée du même pseudonyme.