On pourrait suggérer au gouvernement français de supprimer la devise “Liberté, égalité, fraternité”, qui n’a plus lieu d’être avec les idées réactionnaires et autoritaires qui ont cours actuellement, et de la remplacer par la devise patriotique du Chili qui est : “Par la raison ou par la force”. Voire même de ne conserver que la notion de “force”, l’idée de “raison” ne cadrant plus vraiment avec la pensée socialiste actuelle…
La photo située à gauche, simple pastiche — ne sommes-nous pas supposés être tous Charlie ? -, est évidemment le détournement d’une célèbre photo de la junte au pouvoir au Chili, le général Pinochet occupant le siège aujourd’hui dévolu à notre président, qui aime tant les chars d’assaut et les avions de combat qu’il en a vendu à des dictatures du monde arabe, les mêmes qui financent le djihadisme au nom duquel on nous assomme à grands coups d’état d’urgence. Son aide de camp, adepte du calibre 49,3 et des grimaces viriles et martiales, est en embuscade derrière lui. Le fait que les chars ne soient pas dans la rue en France, pas plus qu’on n’y exécute les opposants dans des stades, comme au Chili en 1973, ne doit pas nous faire oublier, ce jour du 14 juillet supposé fêter la prise de la Bastille, l’incroyable régression des libertés publiques et du débat démocratique que notre pays a subi depuis l’accession au pouvoir d’une équipe de petits bureaucrates grisâtres aussi médiocres qu’imbus d’eux mêmes. L’autoritarisme n’est pas la dictature. C’est simplement un pas de plus dans sa direction. Un pas dangereux. Ce pouvoir est dangereux : il frappe, blesse volontairement sa jeunesse. Il a même tué : la mort de Rémi Fraisse, ne l’oublions pas, fut un point de rupture pour tous les démocrates sincères. Ce pouvoir, brutal et sans ambition, ne nous représente pas, nous, Français attachés à l’héritage de la Révolution Française et à ses valeurs : liberté, égalité, fraternité. En ce 14 juillet, mais aussi demain, refusons de céder aux injonctions de ces bureaucrates grisâtres qui ne représentent qu’eux-mêmes et les intérêts de l’oligarchie financière.