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Par la raison ou par la force
14 juillet 2016 Images
Je suis professeur des universités en Sciences de l'information et de la communication.

Je travaille sur les relations entre nature, savoirs et sociétés, sur la patrimonialisation de l'environnement, sur les discours à propos de sciences, ainsi que sur la communication dans les institutions du savoir et de la culture. Au plan théorique, je me situe à l'articulation du champ de l'ethnologie et de la sémiotique des discours.

Sinon, dans la "vraie vie", je fais aussi plein d'autres choses tout à fait contre productives et pas scientifiques du tout... mais ça, c'est pour la vraie vie !
Igor Babou
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junte_ParisOn pour­rait sug­gé­rer au gou­ver­ne­ment fran­çais de sup­pri­mer la devise “Liber­té, éga­li­té, fra­ter­ni­té”, qui n’a plus lieu d’être avec les idées réac­tion­naires et auto­ri­taires qui ont cours actuel­le­ment, et de la rem­pla­cer par la devise patrio­tique du Chi­li qui est : “Par la rai­son ou par la force”. Voire même de ne conser­ver que la notion de “force”, l’i­dée de “rai­son” ne cadrant plus vrai­ment avec la pen­sée socia­liste actuelle…

La pho­to située à gauche, simple pas­tiche — ne sommes-nous pas sup­po­sés être tous Char­lie ? -, est évi­dem­ment le détour­ne­ment d’une célèbre pho­to de la junte au pou­voir au Chi­li, le géné­ral Pino­chet occu­pant le siège aujourd’­hui dévo­lu à notre pré­sident, qui aime tant les chars d’as­saut et les avions de com­bat qu’il en a ven­du à des dic­ta­tures du monde arabe, les mêmes qui financent le dji­ha­disme au nom  duquel on nous assomme à grands coups d’é­tat d’ur­gence. Son aide de camp, adepte du calibre 49,3 et des gri­maces viriles et mar­tiales, est en embus­cade der­rière lui. Le fait que les chars ne soient pas dans la rue en France, pas plus qu’on n’y exé­cute les oppo­sants dans des stades, comme au Chi­li en 1973, ne doit pas nous faire oublier, ce jour du 14 juillet sup­po­sé fêter la prise de la Bas­tille, l’in­croyable régres­sion des liber­tés publiques et du débat démo­cra­tique que notre pays a subi depuis l’ac­ces­sion au pou­voir d’une équipe de petits bureau­crates gri­sâtres aus­si médiocres qu’im­bus d’eux mêmes. L’au­to­ri­ta­risme n’est pas la dic­ta­ture. C’est sim­ple­ment un pas de plus dans sa direc­tion. Un pas dan­ge­reux. Ce pou­voir est dan­ge­reux : il frappe, blesse volon­tai­re­ment sa jeu­nesse. Il a même tué : la mort de Rémi Fraisse, ne l’ou­blions pas, fut un point de rup­ture pour tous les démo­crates sin­cères. Ce pou­voir, bru­tal et sans ambi­tion, ne nous repré­sente pas, nous, Fran­çais atta­chés à l’hé­ri­tage de la Révo­lu­tion Fran­çaise et à ses valeurs : liber­té, éga­li­té, fra­ter­ni­té. En ce 14 juillet, mais aus­si demain, refu­sons de céder aux injonc­tions de ces bureau­crates gri­sâtres qui ne repré­sentent qu’eux-mêmes et les inté­rêts de l’o­li­gar­chie financière.

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"1" Comment
  1. Eton­nante “devise du Chi­li”… où la vio­lence du pou­voir s’an­nonce expli­ci­te­ment… La devise ne cher­chant même pas à avoir l’air d’une énon­cia­tion de tous à tous, mais s’af­fi­chant clai­re­ment comme une menace du petit nombre au pou­voir adres­sée à toute opposition.

    Fais sem­blant de croire mon bara­tin, ou au moins tiens toi à l’a­bri de mes matraques et grenades…

    Leur visage à l’in­té­rieur… Car ils sont bien plus dan­ge­reux en “opé­ra­tions extérieures”…

    L’é­quipe actuel­le­ment au pou­voir, avec son triple visage Hol­lande-Valls-Caze­neuve, qui ne sym­bo­lisent plus que les habi­le­tés pro­cé­du­rières et les bru­ta­li­tés anti­dé­mo­cra­tiques, peut peut-être y trou­ver une syn­thèse de sa stra­té­gie et de sa tac­tique politique.

    On peut aus­si, peut-être rete­nir cela comme une syn­thèse de leur méthode d’exer­cice du pou­voir. Sous réserve d’en­tendre “rai­son” dans le sens second de “per­sua­sion” ou de “pro­pa­gande”… Les médias contem­po­rains disent “péda­go­gie”, pour l’art d’in­si­nuer la pen­sée des puis­sants dans la têtes des dominés…

    Ce gou­ver­ne­ment vient d’in­ter­dire les châ­ti­ments cor­po­rels à l’en­contre des enfants, par les parents… A quand l’ex­ten­sion de cette excel­lente mesure à l’en­semble de la popu­la­tion quand elle ren­contre, mal­heu­reu­se­ment, les déten­teurs de “l’au­to­ri­té” (alias la “vio­lence légitime”).

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