Dans une vidéo postée sur Mediapart, Edwy Plenel sonne le tocsin, à titre de « journaliste », et annonce, au titre des « faits », l’accident imminent de l’élection à la Présidence de la République de la meneuse de l’extrême-droite en France. Son discours est truffé de métaphores et de citations. Ainsi d’un côté c’est lui qui « sonne le tocsin », met de l’autre le « glas », il précise que c’est « pour nous qu’il sonne », mais il n’indique pas qui le sonne…C’est que, dit-il, « nous avons besoin de « poètes »…Et c’est la poésie qui, sous les auspices de l’académie française, lui fait rattacher, via l’Afrique, l’écologie et la diversité en un « arc-en-ciel.
” Il n’est pas question de livrer le monde aux assassins d’aube ».
Cette forme de pensée, par images, par invocations, non dépourvue de prophétisme a sans doute sa force.Dans la mesure où il parle du bon côté et contre les « forces obscures », et où il est bien dans son rôle, tant mieux… Peut-être pourra-t-il contribuer à la re-mobilisation citoyenne et démocratique. Ce n’est pourtant pas cette prose, si poétique soit elle qui nous donne une stratégie…Et elle est peut-être aussi peu efficace et pertinente que les invocations solfériniennes du type esprit du 11 janvier…
Il dit « sonner le tocsin « , et que le « glas » sonne. Si c’est « le tocsin »… il faut que s’organise la chaïne pour que les citoyens éteignent l’incendie… Mais … quelle chaîne ? Si c’est le glas, on n’a plus qu’à organiser les funérailles… « nos » propres funérailles…
La harangue de Plenel (qui parle par vidéo plutôt qu’écrire, choix de média qui mériterait d’être analysé…) ressemble donc plus à un testament, un legs, une parole d’outre tombe qu’à un propos authentiquement politique.
C’est peut-être parce qu’il ne veut être « que journaliste », ce que son introduction laisse entendre.
On ne le raillera pourtant pas, nous qui, impuissants à construire la gauche démocrate et anti-austéritaire unie n’avons pas créé les conditions de la nouvelle hégémonie idéologique et politique dont seule pourrait naître une nouvelle situation politique.
Un aspect du panorama politique qu’il dresse est peut-être éclairant sur la réalité de ce que sont devenues les forces politiques dans notre pays. Il ne s’engouffre pas, à la suite des politistes des médias dominants, dans la description d’un « tri-partisme ».
Mais décrit bien quatre forces :
Droite « républicaine », Gauche « de gouvernement », Gauche « radicale ».
Il s’agit donc :
Ce quadripartisme proposé par Plenel pour décrire le panorama politique français après le premier tour des régionales me semble assez intéressant à discuter et creuser.