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Pour la pleine Séparation de l’Enseignement public et des écoles privées !
20 mai 2009 Critiques
Je suis professeur des universités en Sciences de l'information et de la communication.

Je travaille sur les relations entre nature, savoirs et sociétés, sur la patrimonialisation de l'environnement, sur les discours à propos de sciences, ainsi que sur la communication dans les institutions du savoir et de la culture. Au plan théorique, je me situe à l'articulation du champ de l'ethnologie et de la sémiotique des discours.

Sinon, dans la "vraie vie", je fais aussi plein d'autres choses tout à fait contre productives et pas scientifiques du tout... mais ça, c'est pour la vraie vie !
Igor Babou
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FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE
Membre de l’Union Inter­na­tio­nale Huma­niste et Laïque (IHEU)
10/12 rue des Fos­sés-Saint-Jacques 75005 PARIS
Tél : 01 46 34 21 50 — Fax : 01 46 34 21 84
Cour­riel : « libre.pensee@wanadoo.fr »

- COMMUNIQUÉ -

Pour la pleine Sépa­ra­tion de l’Enseignement public et des écoles privées !

Nous avons pris connais­sance, par nos Fédé­ra­tions dépar­te­men­tales de la Région Rhône-Alpes, d’une atteinte très grave à la laï­ci­té. Pour la pre­mière fois, le Rec­to­rat de Gre­noble a déci­dé qu’un grand nombre de lycées pri­vés seront centres d’examen pour le bac­ca­lau­réat 2009. La Fédé­ra­tion Natio­nale de la Libre Pen­sée ne peut accep­ter que les élèves passent les épreuves du Bac­ca­lau­réat, diplôme natio­nal et répu­bli­cain, avec un cru­ci­fix au des­sus de leur tête ou qu’un employé de l’évêché du dio­cèse soit le maître à bord lors des exa­mens et donne des ordres aux ensei­gnants fonctionnaires.

L’État fran­çais pos­sède le mono­pole natio­nal de la col­la­tion des grades. Le bac­ca­lau­réat est un diplôme d’état, et le prin­cipe répu­bli­cain éta­blit que seuls les éta­blis­se­ments laïques qui accueillent tous les élèves sans excep­tion sont habi­li­tés pour être les centres d’examens et concours d’État. Selon la Loi du 18 mars 1880 rela­tive à la liber­té de l’enseignement supé­rieur (Art. 1er) : « Les exa­mens et épreuves pra­tiques qui déter­minent la col­la­tion des grades ne peuvent être subis que devant les facul­tés de l’État ».

Notre orga­ni­sa­tion défend la Loi de Sépa­ra­tion des Églises et de l’État et, à ce titre, demande l’abrogation de toutes les lois anti­laïques, en par­ti­cu­lier de la loi Debré qui, la pre­mière, a per­mis de consi­dé­rer de fait les éta­blis­se­ments confes­sion­nels comme par­ti­ci­pant au ser­vice public. Elle consi­dère que cette mesure est une atteinte sup­plé­men­taire à la laï­ci­té de l’École.

C’est pour­quoi la Libre Pen­sée s’est adres­sé à Mon­sieur le Rec­teur, Madame et Mon­sieur les Ins­pec­teurs d’Académie de l’Ardèche et de la Drôme, pour qu’ils reviennent sur cette déci­sion. En tout état de cause, il leur appar­tient d’as­su­rer la neu­tra­li­té des centres d’exa­men et l’é­ga­li­té des can­di­dats, quelles que soient leurs convic­tions, pour évi­ter tout pré­ju­dice sus­cep­tible de faire grief, ou, ce qui est tout aus­si grave, d’af­fec­ter la liber­té de conscience des élèves ou des sur­veillants des épreuves.

Enfin, il ne sau­rait être ques­tion que les employés des asso­cia­tions confes­sion­nelles qui dirigent les éta­blis­se­ments pri­vés, soient subro­gés dans les attri­bu­tions hié­rar­chiques des pro­vi­seurs et puissent convo­quer les fonc­tion­naires de la Répu­blique ou leur don­ner des ordres.

Après la signa­ture, le 18 décembre 2008 d’un accord diplo­ma­tique sur la recon­nais­sance des diplômes de « l’enseignement supé­rieur » catho­lique, au nom du pro­ces­sus de Bologne, ini­tié par l’Union euro­péenne, un pas de plus est franchi.

La France n’est pas l’Italie : nous ne vou­lons pas d’affaire Fran­co Cop­po­li en France (pro­fes­seur sanc­tion­né pour avoir refu­sé la pré­sence d’un signe reli­gieux dans une salle de classe). C’est aus­si pour­quoi, la Libre Pen­sée a fait inter­dire, par le Tri­bu­nal admi­nis­tra­tif, la pré­sence d’un cru­ci­fix dans la can­tine muni­ci­pale de la com­mune de Wan­di­gnies-Hamage dans le dépar­te­ment du Nord. La Libre Pen­sée s’est adres­sé offi­ciel­le­ment à madame Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, pour qu’elle ordonne au Pré­fet de faire exé­cu­tion du juge­ment. En effet, Madame le Ministre semble plus prompte à faire expul­ser les tra­vailleurs immi­grés qu’à faire appli­quer la loi laïque et répu­bli­caine dans nos institutions.

La Libre Pen­sée n’acceptera jamais ce qu’elle a com­bat­tu hier

Depuis l’avènement de la Loi Debré, la Libre Pen­sée a tou­jours refu­sé les lois anti­laïques. Elle est tou­jours res­tée fidèle au mot d’ordre répu­bli­cain « Fonds publics à l’École publique, fonds pri­vés à l’école pri­vée ». C’est pour­quoi, dès 1983, elle a mani­fes­té publi­que­ment sa totale oppo­si­tion au pro­jet du « Grand Ser­vice public uni­fié » dit pro­jet « Sava­ry » qui visait à uni­fier l’enseignement public et l’enseignement pri­vé sur le mode de fonc­tion­ne­ment des écoles catholiques.

La loi Jos­pin de 1989, les Accords Lang-Clou­pet, les concours publics pas­sés dans les écoles pri­vées, les cru­ci­fix dans les locaux sco­laires, la recon­nais­sance des diplômes catho­liques, tout cela par­ti­cipe de l’unification de l’enseignement public avec les écoles catho­liques. C’est une nou­velle offen­sive contre la laï­ci­té de l’École publique et de l’État.

À l’heure où d’aucuns en appellent à nou­veau à un « grand ser­vice public d’éducation, uni­fié et laïque, natio­nal et réno­vé », la Libre Pen­sée indique clai­re­ment qu’elle ne sera pas par­tie pre­nante de cette nou­velle trahison.

Elle appelle tous les laïques et leurs asso­cia­tions à se mobi­li­ser pour la défense du prin­cipe de Sépa­ra­tion des Églises et de l’État, tel qu’il est ins­ti­tu­tion­na­li­sé par la loi du 9 décembre 1905 !

Pas de patrons, pas de curés à l’École laïque !
Pas d’exa­mens publics, pas de “col­la­tion des grades” par et dans les écoles des curés !

Paris, le 30 Avril 2009

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"7" Comments
  1. je suis pro­fes­seur de phi­lo­so­phie en CPGE à Gre­noble et ce que je viens de lire est abso­lu­ment scan­da­leux et hors du temps. Celà fait des années que les éta­blis­se­ments sous contrat sont “centre d’exa­men” et ce pour une excel­lente rai­son qui est qu’ils sont jus­te­ment sous contrat et que leurs pro­fes­seurs sont agent de l’E­tat cer­ti­fiés ou agré­gés comme les autres; Je ne vais pas ten­ter d’ex­pli­quer ce que tout ça signi­fie celà ne ser­vi­rait à rien ; par contre je vou­drais atti­rer l’at­ten­tion sur la dés­in­for­ma­tion for­mi­dable de l’ar­ticle auquel je réponds. Il est inad­mis­sible de mon­ter les uns contre les autres les pro­fes­seurs d’un même pays ain­si que de stig­ma­ti­ser une popu­la­tion d’é­lèves : fer­mons alors l’ENS puis­qu’elle est loin d’être ouverte à tous !J’ar­rête ici ; je suis écoeuré.

    • Tout d’a­bord, per­met­tez nous de pré­ci­ser qu’In­dis­ci­pline n’a pas écrit cet article que nous ne fai­sons que relayer. Ceci dit, si nous le relayons, c’est qu’il nous a sem­blé inté­res­sant et en accord avec les idées que nous défendons.

      Ensuite, per­met­tez moi éga­le­ment d’être très sur­pris par le fait qu’un pro­fes­seur de phi­lo­so­phie en CPGE argu­mente de manière aus­si relâ­chée : vous nous dites qu’il serait inutile d’ex­pli­ci­ter votre posi­tion, vous res­tez allu­sif sur vos rai­sons, et ne nous per­met­tez pas de com­prendre clai­re­ment l’ob­jet de votre colère. Ce fai­sant, vous vous condam­nez à res­ter incom­pris, et vous trai­tez vos lec­teurs comme s’ils étaient inca­pables de vous com­prendre, ou, pire, comme n’ayant même pas besoin d’ar­gu­ments : l’ex­pres­sion de votre colère nous suf­fi­rait. Ensei­gnant par­fois à des élèves nor­ma­liens phi­lo­sophes, ou à des étu­diants de dif­fé­rentes dis­ci­plines, nous avons à cœur au contraire de favo­ri­ser chez eux l’ar­gu­men­ta­tion ser­rée et les expo­sés pro­blé­ma­ti­sés. Nous en atten­dons autant d’un ensei­gnant de CPGE.

      Nous allons tou­te­fois ten­ter de vous répondre à par­tir des bribes que vous nous ne nous lais­sez pas d’autre choix que d’interpréter. 

      Il me semble que cet article de la Libre Pen­sée s’ins­crit dans un contexte de chan­ge­ment radi­cal au plan his­to­rique des rela­tions entre ensei­gne­ment supé­rieur et confes­sions : c’est en effet la pre­mière fois depuis le gou­ver­ne­ment de Vichy que l’É­tat fran­çais accorde la col­la­tion des grades à un État étran­ger, ici le Vati­can. Si les éta­blis­se­ments sous contrat sont, comme vous le dites, centres d’exa­mens depuis long­temps, il me semble que depuis l’ac­ces­sion au pou­voir du célèbre petit homme à talon­nettes le contexte idéo­lo­gique a gran­de­ment chan­gé et que nous avons toutes les rai­sons d’être inquiets face à des poli­tiques publiques de plus en plus sou­mises aux inté­rêts pri­vés, cor­po­ra­tifs ou confes­sion­nels, ce qui est inac­cep­table. D’où la remon­tée en puis­sance des reven­di­ca­tions laïques, tout sim­ple­ment parce que la laï­ci­té est, objec­ti­ve­ment, menacée.

      J’ai la forte impres­sion, par ailleurs, que ceux qui montent les gens les uns contre les autres ne sont pas les auteurs de cet article, mais direc­te­ment la “tête” de l’É­tat, avec ses insultes conti­nuelles et avec le mépris que ce der­nier affiche à l’é­gard de l’en­semble du monde ensei­gnant, du moins à l’é­gard de tous ceux qui pensent en termes d’in­té­rêt géné­ral, de laï­ci­té et de ser­vice public. 

      En ce qui concerne les ENS, contrai­re­ment à ce que vous dites, elles sont ouvertes à tous : quelle que soit votre reli­gion, votre classe sociale, votre cou­leur de peau ou vos idées poli­tiques, vous pou­vez pas­ser le concours d’en­trée. Et on n’y prône, jus­qu’à pré­sent, aucune idéo­lo­gie reli­gieuse par­ti­cu­lière. Je m’é­tonne qu’un pro­fes­seur de CPGE ne se soit encore pas ren­du compte de ce fait : si les ENS étaient aus­si fer­mées que vous le dites, vous n’au­riez tout sim­ple­ment plus aucun élève, ou du moins ils n’au­raient aucune chance d’ac­cé­der au concours, ce qui n’est pas le cas. Que les ENS soient sélec­tives, c’est un fait. Ce fait jus­ti­fie même l’exis­tence de CPGE. Que cette sélec­tion ren­force des pro­ces­sus de repro­duc­tion sociale de cer­taines “élites” est un autre fait incon­tes­table. Mais ce fait est de nature sociale, il n’est pas cau­sé par les ENS. Sa réso­lu­tion relè­ve­rait du poli­tique. En revanche, il est faux de pré­tendre que les ENS seraient “fer­mées” : cha­cun et cha­cune peut pas­ser le concours d’en­trée avec les mêmes chances d’être sélectionné.

      Je ne suis pas sur que cette ouver­ture laïque et répu­bli­caine soit iden­tique dans les “éta­blis­se­ments sous contrat” qui, à mon sens, n’ont rien à faire dans un État laïque comme la France ou en tout cas qui ne devraient ni être finan­cés par la puis­sance publique, ni inter­ve­nir dans des pro­cé­dures de concours publics, en par­ti­cu­lier quand le contexte poli­tique et idéo­lo­gique a aus­si for­te­ment chan­gé. C’est là que nous rejoi­gnons, du moins tant que vous ne nous aurez pas convain­cus de notre erreur, les auteurs de cet article.

  2. Un point me sur­prend dans l’ar­gu­men­ta­tion de l’ar­ticle : le fait que les écoles pri­vées ne seraient, par oppo­si­tion aux écoles publiques, pas “ouvertes à tous”… Il se trouve que, pour des rai­sons stric­te­ment pra­tiques, mon fils est sco­la­ri­sé dans un éta­blis­se­ment pri­vé. La moi­tié de ses cama­rades de classes sont de culture musul­mane (je ne parle pas de confes­sion, je ne sais pas qui pra­tique ou non, et objec­ti­ve­ment, c’est le cadet de mes sou­cis…) et cela ne les a nul­le­ment empê­chés d’être accep­tés dans cette école. Sans comp­ter tous ceux qui, étant de culture judéo-chré­tienne, sont éle­vés dans la plus pure tra­di­tion athée… Il faut arrê­ter de croire que pri­vé rime néces­sai­re­ment avec confes­sion­nel et que mettre un enfant dans le pri­vé signi­fie néces­sai­re­ment un lavage de cer­veau et un endoc­tri­ne­ment sys­té­ma­tique. Je ne nie pas que cela puisse arri­ver dans cer­tains éta­blis­se­ments, mais c’est loin d’être la majo­ri­té, et a for­tio­ri une généralité.

    Qui plus est, comme le sou­li­gnait le pre­mier com­men­taire, la plu­part des éta­blis­se­ments pri­vés sont en effet sous contrat avec l’E­tat, leurs per­son­nels ensei­gnants sont des per­son­nels dûment cer­ti­fiés… Je ne sai­sis donc pas très bien votre pro­pos. En quoi ces éta­blis­se­ments n’ont-ils rien à faire dans un Etat laïque (je parle, bien évi­dem­ment, des éta­blis­se­ments pri­vés où le carac­tère confes­sion­nel est tel­le­ment trans­pa­rent qu’il pour­rait aus­si bien être inexis­tant, comme c’est le cas dans l’é­cole où se trouve mon fils) ? Et dans ce cas, est-ce à dire que seule la voix de l’E­du­ca­tion Natio­nale ait légi­ti­mi­té à se faire entendre (avec tout ce qu’elle com­porte pour­tant de dys­fonc­tion­ne­ments) ? Qu’il n’y aurait pas, dans un Etat laïque, d’ou­ver­ture vers d’autres visions de la péda­go­gie et de l’é­du­ca­tion ? Ne serait-ce pas, au final, une forme de tota­li­ta­risme, que vous êtes pour­tant, a prio­ri, cen­sés com­battre de façon virulente ?

    Je pré­cise que je parle de l’E­du­ca­tion natio­nale en connais­sance de cause, y ayant été employée pen­dant 6 ans et ayant eu tout le temps de réflé­chir à ce que j’a­vais sous les yeux… à un moment où je pen­sais encore avoir envie d’y entrer comme pro­fes­seur (depuis, j’ai chan­gé de voie pro­fes­sion­nelle et je suis infi­ni­ment plus en accord avec mes valeurs).

    • Vous avez rai­son de sou­le­ver ces pro­blèmes, mais avez vous bien lu et l’ar­ticle que nous avons repro­duit et la réponse au com­men­taire que nous avons faite ? Le cœur de l’af­faire n’est pas la vieille que­relle public/privé, mais le fait que la col­la­tion des grades ait été accor­dée à un État étran­ger repré­sen­tant offi­ciel­le­ment une confes­sion (et une seule) : le Vati­can. Le reste est acces­soire. Je main­tiens : dans un État laïque, il est inad­mis­sible que la col­la­tion des grades uni­ver­si­taires soit accor­dée à un État reli­gieux. On ne parle pas de l’é­cole pri­maire ni de la ques­tion des éta­blis­se­ments sous contrat avec l’É­tat, mais du fait que c’est le Vati­can qui va déli­vrer des diplômes uni­ver­si­taires fran­çais, sur le ter­ri­toire fran­çais. Dans ce cas, pour­quoi ne l’ac­cor­de­rait-on pas aus­si à d’autres États non laïques, aux tali­bans ou encore, soyons fous, à Raël ? 🙂

      Au même moment, en 2009, on a dénié avec vio­lence (et CRS à l’ap­pui) aux uni­ver­si­taires fran­çais le droit de déter­mi­ner eux-mêmes le sens de leur pra­tique et leur deve­nir en leur impo­sant des réformes ineptes et idéo­lo­giques, on oblige les ins­ti­tu­teurs à obéir à des lois rétro­grades et on leur fait des ponc­tions sur salaires quand ils prennent la parole pour expri­mer leur opi­nion : le tota­li­ta­risme il est là, déjà ins­tal­lé chez nous, pas besoin d’al­ler le cher­cher dans un com­men­taires de quelques lignes en nous fai­sant un tel pro­cès d’intentions.

  3. J’ai par­fai­te­ment tout lu, mer­ci de vous en inquié­ter. Et j’ai vrai­ment du mal à sai­sir votre argu­men­ta­tion : jus­qu’à preuve du contraire, les éta­blis­se­ments pri­vés, qu’ils soient pri­maires ou secon­daires, ne sont pas des éta­blis­se­ments consu­laires ou diplo­ma­tiques. Ils ne repré­sentent donc pas les inté­rêts d’un Etat étran­ger. Chaque éta­blis­se­ment ne repré­sente que ses propres intérêts…

  4. En l’oc­cur­rence, nous par­lons d’é­ta­blis­se­ments d’en­sei­gne­ment supé­rieur. Autre­ment dit, l’É­tat fran­çais délègue par voie légis­la­tive à un État reli­gieux le droit de déci­der du conte­nu et de l’é­va­lua­tion de tra­vaux scien­ti­fiques : je trouve cela inac­cep­table. D’au­tant qu’a­vec les posi­tions réac­tion­naires de l’ac­tuel chef du Vati­can, on peut craindre le pire.

    A titre per­son­nel, je suis défi­ni­ti­ve­ment pour la sépa­ra­tion de l’É­glise et de l’É­tat, et pour le non finan­ce­ment des éta­blis­se­ments confes­sion­nels par la puis­sance publique : nous sommes (pour long­temps encore ?) un État laïque. Et je sou­haite que nous le res­tions le plus long­temps pos­sible… Après tout, le Vati­can n’a qu’à finan­cer lui-même ses lieux de pro­sé­ly­tisme : il en a lar­ge­ment les moyens.

    • J’ai déci­dé de fer­mer les com­men­taires de ce forum car les réponses qui nous par­viennent depuis quelques temps ne tiennent compte ni du conte­nu de l’ar­ticle ini­tial, ni de nos réponses : ils se contentent de res­sa­cer sem­pi­ter­nel­le­ment leur adhé­sion à l’en­sei­gne­ment pri­vé, secon­daire ou pri­maire, sans tenir compte que nous par­lons avant tout ici de col­la­tion des grades UNIVERSITAIRES (et de la pré­sence de cru­ci­fix dans les centres d’exa­men laïque dans le cas de l’en­sei­gne­ment pri­vé secon­daire lors du bac). En l’ab­sence d’ar­gu­men­ta­tion rai­son­née et de recherche d’in­ter­com­pré­hen­sion, et pour cou­per court au ton désa­gréable qui s’ins­talle (je ne parle pas des pré­cé­dents com­men­taires, mais de ceux qui n’ont pas été publiés), je pré­fère donc que nous nous en tenions là : Indis­ci­pline n’est pas une tri­bune pour les apôtres de l’en­sei­gne­ment pri­vé. Ils peuvent tout à fait trou­ver ailleurs des tri­bunes adé­quates à leur pro­sé­ly­tisme. L’en­sei­gne­ment laïque et répu­bli­cain, lui, a avant tout besoin d’être défen­du, et nous refu­sons de contri­buer aux cli­chés de sa dénonciation.

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