Oui à la déchéance des droits civiques … pour qui ?
Ecrit par Jean-Paul Bourgès, 28 Jan 2016, 7 commentaires
Grâce à tous ceux qui, résolument, s’opposèrent à cette monstrueuse idée d’avoir « des Français pour toujours » et « des Français toujours à l’épreuve », grâce à la fermeté de Christiane TAUBIRA qui tint bon face à François HOLLANDE et Manuel VALLS, comme elle avait tenu bon face à ceux qui avaient osé lui proposer une banane à l’époque où elle fit voter la loi sur « le mariage pour tous » … les anguilles qui nous gouvernent ont reculé tout en essayant de créer l’illusion qu’ils tenaient bon.
Nos prestidigitateurs ont abandonné la stigmatisation d’un Français sur vingt, dans le but invraisemblable de faire reculer quelques dizaines d’individus fanatisés et peut-être même sous l’emprise de drogues … en les menaçant de perdre la glorieuse nationalité française … au cas où leur ceinture d’explosifs ne les auraient pas envoyés dans les bras de soixante-dix vierges enamourées.
Mais, comme il faut abuser le bon peuple … et, peut-être, obtenir le vote favorable au Congrès de parlementaires de droite suffisamment idiots pour qu’ils n’aient pas vu la supercherie, on garde le mot déchéance mais en l’appliquant aux droits civiques … ce qui n’a aucunement besoin de passer par une révision de la Constitution.
Passons sur les cafouillages de Manuel VALLS à propos de la ratification de la convention sur les apatrides de 1954, qui est déjà ratifiée depuis 1960 … cet homme est surmené et il ne peut pas tout savoir.
Ce qui est beaucoup plus important et fondamental, c’est de considérer que des actes très graves peuvent conduire à ajouter à des peines de privation de liberté, une suppression des droits civiques.
A l’évidence, les actes de terrorisme, qui sèment aveuglément la mort et sont une négation de nos valeurs les plus fondamentales, peuvent et doivent entrer dans la liste de ce qui doit aboutir à la perte des droits civiques. On l’appliqua, il y a plus de soixante-dix ans, à ceux qui avaient trahi notre pays dans le cadre de la collaboration pétainiste en se faisant plus nazis que les nazis et, entre autre, en livrant aux bourreaux du IIIème reich des Juifs français et étrangers massivement raflés par la police de « l’Etat Français ».
L’unité nationale, mise à mal par cette stupide affaire des binationaux, peut et doit se reconstituer à l’occasion de l’adoption de dispositions supplémentaires prévoyant les cas où pourrait être décrétée la perte définitive des droits civiques.
Allons plus loin que les terroristes, ces stupides criminels illuminés. Les responsables politiques condamnés pour corruption portent, eux aussi, une atteinte très grave à la République et, puisque l’idée de la déchéance de nationalité était essentiellement de nature symbolique, marquons clairement qu’il est symboliquement tout à fait inimaginable qu’un pourri puisse se voir confier de nouveau des responsabilités publiques de quelque niveau que ce soit, de la plus petite commune jusqu’à la présidence de la République.
Jean-Paul BOURGЀS 28 janvier 2016
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Que j’aime tes colères !
Oui, c’est vrai que tout ceci me met en colère … en grande colère.
Mais c’est dans la rubrique “réflexion” que j’ai publié ce deuxième billet du jour … car j’aimerais qu’on prenne le temps de réfléchir à qui est, ou n’est pas, digne d’exercer les droits civiques.
Très amicalement. Jean-Paul
Dans une réponse sur ce site, j’esquissais une piste : le rayon d’action de la nocivité d’un acte, ses conséquences sur la vie en société. Molester quelqu’un et déchirer sa chemise mérite la prison pour nous inciter à plus de modération devant l’insupportable. Alors qu’annoncer un plan social qui va créer des malheurs sans nombre mérite une prime de risque. J’espère ne choquer personne, comme disait Bénévol Mansuet (un personnage d’Alphonse Allais).
Ce n’est en tout cas pas moi que ça choquera qu’on le dise !
on garde le mot déchéance mais en l’appliquant aux droits civiques …
Tu es sur de ce que tu avances ? Il me semble bien que la “déchéance de nationalité” soit toujours d’actualité, simplement on ne dira pas clairement qu’on réserve cette mesure à des “binationaux” tout en précisant qu’en aucun cas il ne pourra être créé de situation où la conséquence de cette mesure serait la création d’individus sans patrie…
Quand a la “privation des droits civique”, c’est déja le cas pour la plupart des gens condamnés pour des faits de terrorisme.
La mesure proposée par la “gauche” du ps était la “déchéance nationale”, mesure déja appliquée en 1945 qui rajoutait à cette mesure une déclaration “symbolique” qui marquait le fait qu’ils étaient, en raison de leur acte (et pas de leur origine) la “honte de la france”.
Quand à la “privation des droits civiques” elle était de droit pour les auteurs de crime, et de 10 ans pour les auteurs de délit : quelqu’un de condamné pour un crime avait ses droits civiques supprimé, et tout condamné pour un délit avait une privation de 10 ans des droits civiques (cinq ans pour les actes de nature délictuelle, 10 ans pour les actes de nature criminelle). Cette automaticité a été supprimée en 1994.
Je vais revérifier … si tu avais raison la supercherie serait moralement encore pire puisqu’elle consisterait à prévoir une déchéance de nationalité ne pouvant s’appliquer qu’aux bi-nationaux … autrement dit la déchéance de nationalité pour les bi-nationaux !
Si tu as raison, François HOLLANDE n’a pas de souci à se faire pour quand il ne sera plus Président … il trouvera un job d’illusionniste dans les meilleurs cabarets de Las Vegas !
Je peux me tromper, mais c’est ce que j’ai compris… Sinon, il y aurait une raison de moins pour défiler dans paris (autant je suis opposé à la “perte de nationalité”, autant une mesure de “déchéance nationale”, toute symbolique qu’elle soit, est sans doute une bonne idée)