Le cauchemar de Humboldt. Les réformes de l’enseignement supérieur européen
Ecrit par Igor Babou, 26 Jan 2009, 4 commentaires
Pour en savoir plus sur les réformes et leurs soubassements idéologiques, un livre récemment paru pourrait s’avérer un bon compendium :
http://www.liens-socio.org/article.php3 ?id_article=4226
Je copie-colle la critique qui en a été faite sur “Liens socio” :
“Le cauchemar de Humboldt. Les réformes de l’enseignement supérieur européen
Un ouvrage sous la direction de Franz Schultheis, Marta Roca i Escoda et Paul-Frantz Cousin (Raisons d’agir, coll. “Cours et Travaux”, 2008, 231 p., 17 €)
Par Igor Martinache
Philosophe, linguiste diplomate et ministre, Wilhelm von Humboldt prit également le temps de fonder, en 1810, l’Université à Berlin qui porte aujourd’hui son nom. Son projet est alors visionnaire puisqu’il décide d’y réunir différentes disciplines afin que professeurs et étudiants de divers horizons se confrontent pour mener de cette manière une « libre recherche », affranchie des systèmes philosophiques et autres préjugés [1]. Significativement, aussi illustre en Allemagne que son naturaliste de frère Alexander, Humboldt est peu connu de ce côté-ci du Rhin. Une lacune que semblerait devoir combler la mise en place d’un « espace européen de l’enseignement supérieur », initiée par la « Déclaration de Bologne » que signent les ministres de l’Éducation de 29 États européens le 19 juin 1999 [2]. Un texte qui marquait en fait surtout le ralliement de vingt-cinq de ses responsables à la volonté exprimée un an plus tôt par leurs collègues français, britannique, allemand et italien dans la « déclaration de la Sorbonne » du 25 mai 1998, impulsé par les seuls ministres [3]. Si cette harmonisation des systèmes d’enseignement supérieur semble partir d’une bonne intention, venant infléchir la pente par trop mercantile de la construction européenne et permettre enfin l’émergence d’une conscience européenne [4]. Hélas, si elles posent les bases d’une telle Europe de la connaissance, c’est sur son plus petit dénominateur commun que les modalités de cette mise en œuvre de cette déclaration se sont appuyées, à savoir la culture gestionnaire.
Telle est donc la démonstration des différents contributeurs de cet ouvrage, issu du colloque « Les systèmes d’enseignement nationaux et les catégories nationales de pensée » organisé par le réseau ESSE (pour un réseau des sciences sociales européennes) à Coppet (Suisse) en 2004, mais auquel les réformes actuellement en cours dans les universités françaises viennent ‑malheureusement- redonner une actualité brûlante. La marchandisation de l’enseignement supérieur dont il est question passe ainsi par une uniformisation gestionnaire des cursus, qui, faisant fi des spécificités disciplinaires, largement inspirée des préconisations de l’OCDE (organisation pour la coopération économique et le développement) pour l’invention d’une « prestation de service éducatif » uniforme. Celle-ci passe ainsi par la mise en œuvre d’instruments a priori neutres — illusion savamment comprise et entretenue par les dirigeants contemporains [5] — tels que la tripartition des parcours en 3, 5 ou 8 ans (le fameux « LMD » (Licence-Master-Doctorat) dans la terminologie française) au détriment des diplômes intermédiaires, la modularisation de l’enseignement allant de pair avec la mise en place du système de « crédits » transférables (les ECTS — European Credits Transfer System) entre établissements européens, favorisant a priori la mobilité des étudiants ‑mais pas n’importe lesquels‑, mais surtout réduisant la valeur des enseignements à leur seule mesure horaire. C’est surtout l’autonomisation accrue des établissements, encourager à quêter leurs propres ressources à travers la mise en place de chaires sponsorisées par des entreprises privées, ou la mise en place de frais d’inscription — quand elle n’était pas encore mise en œuvre- de plus en plus élevés, avec la privatisation pure et simple en ligne de mire. Bref, bien plus qu’une simple harmonisation des contenus d’enseignement, c’est bien un « projet de grande envergure visant à transformer les conditions de production et de diffusion du travail intellectuel » qui est ainsi dessiné depuis « Bologne », avec la réduction de l’éducation supérieure à un service standardisé de formation assuré par des universités mues en entreprises compétitives pilotées par de véritables managers initiant projet après projet et visant bien davantage à assurer la « professionnalisation » des étudiants qu’à cultiver leur esprit critique, ainsi que le montre bien Sandrine Garcia dans sa contribution. « La réduction de la durée moyenne des études sous le régime du bachelor [la nouvelle « Licence » française] s’accompagne d’un renforcement du caractère scolaire de l’apprentissage et d’un abaissement du niveau des connaissances et des compétences scientifiques pour la majorité des étudiants […] Le prix à payer sera, en dehors des nouvelles inégalités sociales en matière d’accès aux biens culturels, du côté de la capacité de réflexion critique autonome et des compétences scientifiques « moyennes » » résument en introduction Franz Schultheis, Marta Roca i Escoda et Paul-Frantz Cousin.
Le modèle plus ou moins avoué est ainsi le système universitaire étasunien, brossé ici à grands traits par Rick Fantasia dans un article initialement publié dans Le Monde diplomatique [6] qui pointe les inégalités extrêmes ‑dans l’accès à cet enseignement et entre universités- et le rôle primordial de l’hérédité et du capital social — facteurs qui favorisent même l’accès des proches des anciens élèves — également généreux donateurs- de manière institutionnalisée sans que cela ne crée d’émoi. Christian de Montlibert vient lui pour sa part déconstruire les discours plaidant pour cette (contre-)réforme européenne d’une manière que ne désavouerait sans doute pas Albert Hirschman [7], tandis que Felix Keller propose lui une analyse des habitus des « nouveaux nomades » ainsi promus par ce système en gestation : les responsables institutionnels, mais aussi les étudiants, dont l’appartenance disciplinaire des plus mobiles indique non seulement une certaine proximité avec le « monde de l’entreprise » (commerce, communication,…), et le choix des destinations favorites une curieuse analogie avec celui des…touristes !
La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée à l’examen de quelques cas nationaux. Charles Soulié décrit ainsi le cas hexagonal en mettant en évidence la « montée d’un esprit gestionnaire » qui ressort du conflit entre « facultés » disciplinaires. Tandis que les plus éloignés du nouvel esprit du capitalisme tendent, par leurs étudiants comme leurs enseignants, à manifester leur opposition au processus de Bologne, celui-ci est au contraire soutenu par les membres disciplines proches de la gestion qui perçoivent plus ou moins consciemment les rétributions que leur promet la transformation des universités en « business schools de masse », ainsi que le préfigure la manière dont la gestion phagocyte d’ores et déjà l’économie dans les universités les plus « dominées » du système. Mais remarque-t-il, la sociologie joue également un rôle ambigu dans ce processus, incarnant un véritable « cheval de Troie » comme l’avait déjà noté Pierre Bourdieu, lorsqu’à sa version « autonome » est privilégiée une conception essentiellement utilitaire consistant à mettre ses méthodes au service de la demande commerciale ou politique [8]… Les rapports de force institutionnels sont également au coeur de l’analyse de Stuart Woolf, s’agissant cependant cette fois de l’Italie. La mise en oeuvre du processus de Bologne permet cependant de mettre à jour un certain nombre des contradictions et autres logiques « clientélistes » déjà présentes dans le système universitaire, qui appelaient ainsi sans doute à une réforme, quoique préférablement différente. Ce sont d’autres contradictions que vient également exacerber cette réforme en Allemagne comme le montre Ulf Wuggenig, venant raviver un élitisme jusque-là contenu et incarné par le système dual entre universités traditionnelles et Fachhochschulen, non sans susciter des oppositions virulentes. Ce n’est pas l’étude d’un cas national, mais celui d’un domaine disciplinaire qui referme l’ouvrage : celui des études littéraires, qu’analyse Paul Aron. En comparant sommairement les cursus la littérature francophone dans différents pays, il pose un certain nombre de questions intéressantes quant à la structuration de leur formation, mais aussi l’« utilité sociale » de la recherche en la matière — que nombre d’agents extérieurs semblent avoir bien des difficultés à percevoir.
Ces différentes contributions permettent ainsi de resituer les actuelles réformes de l’enseignement supérieur français dans le cadre plus général du processus de Bologne. A l’instar de la « stratégie de Lisbonne » [9], celui-ci est aussi méconnu du public qu’il ne se situe au cœur de transformations politiques profondes. Comme ce dernier également, il vient placer la logique gestionnaire au centre de sphères qui devraient lui être étrangères. Le benchmarking, cette « co-opétition » [10], sans fin — parce que sans objectif (que remplace la comparaison permanente). « L’ « esprit de Bologne » est bien moins généreux que le texte de la déclaration le laisse croire », avertit ainsi Yves Winkin en conclusion, rajoutant de manière prophétique qu’ « entre les étudiants [alors] en grève et les présidents d’université, les plus naïfs ne sont pas ceux qu’on pense ». A lire la récente lettre ouverte au président de la République française de la Conférence des présidents d’université [11], on se dit effectivement que ces derniers auraient été bien inspiré de faire un tour au colloque de Coppet il y a presque cinq ans maintenant…”
[1] Ce qui n’est pas sans faire écho au premier « commandement » du sociologue énoncé par Durkheim : « il faut écarter systématiquement toutes les prénotions » (Les règles de la méthode sociologique, Paris, PUF, 2007 [1895], p.31)
[2] Disponible en ligne sur le site d’échanges de point de vue « Limado » de l’école supérieure d’architecture de la Villette
[3] Également disponible en ligne sur le même site
[4] Conformément à la thèse développée par Ernest Gellner dans Nations et nationalisme (Paris, Payot, 1989) selon laquelle l’édification de l’Etat-nation repose moins sur la monopolisation de la violence légitime que sur celle de l’éducation
[5] Cf Pierre Lascoumes et Patrick Le Galès, Gouverner par les instruments, Paris, Presses de Sciences-Po, 2004
[6] En novembre 2004
[7] Cf Deux siècles de rhétoriques réactionnaire, Paris, Fayard, 1991
[8] Et que l’on appelle déjà « marketing » dans les écoles de gestion
[9] Cf Isabelle Bruno, A vos marques, prêts… cherchez ! La stratégie européenne de Lisbonne, vers un marché de la recherche, Bellecombe-en-Bauges, éditions du Croquant, 2008, dont une recension est disponible à ce lien
[10] Néologisme forgé au niveau communautaire pour désigner un état simultané de collaboration et de compétition à toutes les échelles de l’Union : de l’UE vis-à-vis du reste du monde, entre pays membres, entre institutions de ces pays membres, entre composantes de ces institutions, et finalement entre tous les citoyens-individus… — « Nous devons en particulier rechercher une meilleure compétitivité du système européen d’enseignement européen » indiquent ainsi les auteurs de la « déclaration de Bologne »
[11] En date du 5 janvier 2008 et consultable en ligne sur le site du quotidien L’Humanité”
- Université : Opération « Écrans noirs » du vendredi 13 au mardi 17 — 13 novembre 2020
- Tribune dans Le Monde : « Les libertés sont précisément foulées aux pieds lorsqu’on en appelle à la dénonciation d’études et de pensée » — 4 novembre 2020
- Pandémie et solidarités: associations et collectifs citoyens à bout de souffle sonnent l’alarme — 13 mai 2020
J’adore. J’adore, les raccourcis fulgurants (processus de Bologne = autonomisation, chaires sponsorisées = privatisation).
Car bien évidement, Europe = Grand Satan Méga-Ultra-Libéral. Il est donc totalement inutile de lire les textes officiels
— Convention sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur dans la région européenne (Lisbonne)
— Décrets n° 2002–481 MENS0200156D et 2002–482 MENS0200157D.
Qui ne font nulle mention d’autonomisation ou de chaires sponsorisées.
Ces raccourcis arrivent à dépasser tout entendement, il dépasse même la vitesse de la lumière car leur contenu informationnel est nul.
Je ne vois pas ce qu’il y a de “raccourci” dans le constat que nous avons été nombreux à faire depuis 2003 (en ce qui concerne l’université) et depuis bien plus tôt d’une manière générale : la volonté de marchandisation appliquée de manière autoritaire, sans concertation, aux divers champs du savoir, de la culture et de la santé. Oui,le processus de Bologne a conduit à des modifications majeures dans notre travail, quoi que prétendent certains textes, et oui, on voit bien que l’horizon qui se profile est celui — éminemment libéral et autoritaire, d’un libéralisme à la française, bureaucratique et centralisateur — d’une perte totale d’autonomie des établissements universitaires et des chercheurs vis à vis du pouvoir politique et du marché. Oui, comme divers historiens des sciences le constatent (lisez au moins les ouvrages et articles de Dominique Pestre), il y a un changement de régime des savoirs qui sont aujourd’hui en voie de privatisation par la sphère marchande. Et oui cent fois oui, ce processus, s’il n’est pas satanique, n’est toutefois en rien démocratique : il s’impose aux peuples à qui on refuse le droit de dire “NON” à une Europe marchande (quitte à s’assoir sur leur vote, ou à les faire revoter jusqu’à ce qu’ils votent “oui”), et il s’impose aux universitaires avec la brutalité des réformes que nous subissons depuis des années. Dans ce sens, l’Europe n’est en effet pas “satanique” : elle est juste barbare. Elle a la barbarie de la pensée économiste, même pas celle de la pensée économique (ce serait lui faire encore trop d’honneur !). Elle a la barbarie d’une bureaucratie totalitaire qui dénie aux acteurs (chercheurs, universitaires, personnels administratifs, étudiants, etc.) le simple droit d’avoir un avis contraire à celui des bureaucrates libéraux qui sont en train de transformer notre société en camp de travail, car ils ne pensent les rapports humains que dans le cadre de l’idéologie de la concurrence, avec son sempiternel avatar de l’ “excellence” et de “l’évaluation”.
Oui, je n’ai pas peur de dire avec les centaines de milliers de personnes qui défilent depuis des semaines dans la rue : je ne veux pas de cette société là, et je me battrai contre.
“quoi que prétendent certains textes” j’adore. La loi n’existe donc plus ? Notre société n’a plus de règles ?
Se battre contre des moulins à vents n’apporte que tristesse et solitude.
Je préfère largement fustiger les points objectifs et inacceptables. Exemple : projet de décret n°84–431
” Le président […] arrête les décisions individuelles d’attribution de service des enseignants chercheurs”
Un seule personne qui décide de tout le service d’un fonctionnaire = danger d’arbitraire inacceptable.
Le problème, quand on réfléchit et qu’on observe le travail en général, et le travail scientifique en particulier, c’est qu’il y a la loi d’un côté, et les pratiques induites par les acteurs et les idéologies de l’autre.
Ce que dit la loi, pour le moment, ce n’est pas “l’université est privatisée”, en effet. Mais ce que réalisent nombre de pratiques induites par l’Europe, c’est la privatisation dans les faits et dans les actes, dans les institutions et dans leurs modalités de fonctionnement, de l’université.
Cette privatisation — au sens économique mais aussi au sens épistémologique d’une “privation de débat” — est rampante et ne passe pas seulement par la loi, mais par l’ensemble des cadres idéologiques imposés par un certain nombre d’acteurs “exogènes” aux valeurs de l’université qu’on a vu apparaître au sein de l’université depuis pas mal d’années. Ces acteurs “exogènes”, ce sont la myriade de bureaucrates, de gestionnaires (saviez vous qu’il existait des “sciences de gestion ? Quelle rigolade !), de comptables, de petits chefs, kapos du libéralisme universitaire, délateurs zélés, évaluateurs et communicants en tous genres, incapables d’avoir la moindre idée claire mais prétendant dicter leur rationalité aux chercheurs que nous sommes, directeurs d’établissements, présidents d’université aux ordres des pouvoirs (il ne s’agitent que lorsque leurs intérêts immédiats sont menacés, comme en ce moment).
L’université a été peu à peu colonisée par cette bureaucratie envahissante qui n’a de cesse de nous mettre, petit à petit, insidieusement, comme sous la forme des métastases cancéreuses emplissant un corps auparavant à peu près sain, sous la coupe réglée des politiques et du marché.
L’arbitraire potentiel des présidents d’université ne serait rien sans la modification de la structure des conseils d’administration avec la possibilité, pour des élus et des pseudo “représentants de la société civile” (entendez : chefs d’entreprise, et surtout pas syndicalistes, ni associatifs ni même simples citoyens), de siéger dans ces conseils sans même avoir un jour passé de diplôme.
Et ces conseils et la sphère bureaucratique directoriale ne seraient rien en eux mêmes sans l’appui de tous les petits bureaucrates — obscurs et sans grades du pouvoir avec un petit “p” — qui régentent au quotidien la moindre de nos actions : de la comptabilité analytique que nous devons gérer nous mêmes, aux mesquineries incessantes pour se faire rembourser un billet de train ou un café offert à un collègue universitaire en visite, en passant par les formulaires stéréotypés de réponse aux appels d’offre et à la chaine inhumaine (car n’étant peuplée que de machines, d’interfaces web) qui se substitue à l’évaluation par les pairs au nom de la sacro sainte quantification” de l’évaluation par les “impairs” : ceux que nous ne reconnaissons pas comme légitimes pour juger de notre travail, et encore moins pour le réformer : Pecresse n’a même pas l’équivalent d’un DEA, et elle est loin d’être la seule “impaire” du ministère à prétendre légiférer sur la recherche.
On n’en finirait plus de lister les lieux et les dispositifs de coercition quotidiens qui font que, même sans texte de loi imposant la privatisation explicite de notre travail, ce dernier est sans arrêt dévié du service au bénéfice de l’intérêt général (celui de la “Science” avec un grand “S”, et pas de la technique de production d’innovation au service de l’emploi ou du marché) pour lequel nous avons, pour un certain nombre d’entre nous, passé une thèse, des concours, et accepté de travailler pour des salaires de misère en dépit de nos fameux bac + 10.
De toute manière, ce qui compte c’est la manière autoritaire dont l’Europe économique, à travers ses classements, ses critères absurdes, et ses pratiques bureaucratiques s’est imposée de manière non débattue au sein des établissements. Indiscipline est né dans la lutte contre le LMD, en 2003 : déjà à cette époque, Joëlle Le Marec et moi même annoncions ce qui allait se passer, et le présent nous donne — hélas ! — amplement raison alors qu’à l’époque, les collègues refusaient d’imaginer qu’on pourrait aller jusqu’à perdre notre statut de fonctionnaire, ce qui, au delà de la rupture professionnelle que ça impose dans un cadre de pensée corporatiste, en dit tout de même long sur la pensée qui anime les libéraux : revenir ainsi sur des siècles d’histoire, ne peut être que le signe d’une haine viscérale du savoir en ce qu’il a de critique. Nous avions raison d’être pessimistes en 2003, et je crois sincèrement qu’aujourd’hui encore, Indiscipline ne se trompe pas.