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Ce dont il va bien falloir parler


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La trêve des confi­seurs est le moment le moins dan­ge­reux pour la dif­fu­sion d’informations fai­sant appa­raître que les plus hautes auto­ri­tés de l’Etat nous ont men­ti de façon éhon­tée. On a l’esprit ailleurs … et l’on veut croire que l’avenir est rose.

Mais com­bien de temps, nous tous, citoyens de base, allons-nous tolé­rer qu’au pré­texte de lutte contre le ter­ro­risme et d’état d’urgence, on nous raconte des balivernes ?

Les atten­tats du 13 novembre ont cau­sé un choc encore plus pro­fond dans notre pays que ceux de début jan­vier 2015 … et c’est nor­mal, compte-tenu du nombre de vic­times et du fait qu’ils sont appa­rus comme une véri­table atteinte, non seule­ment à des per­sonnes mais à notre mode de vie.

Le Pré­sident de la Répu­blique et son Gou­ver­ne­ment étaient, début novembre, à un niveau de déroute telle que, concer­nant Fran­çois HOLLANDE, la seule ques­tion qui se posait c’était : « Va-t-il tenir jusqu’au prin­temps 2017 ? ». Assom­més par les atten­tats, apeu­rés par la crainte d’autres atten­tats, pro­fon­dé­ment trau­ma­ti­sés, les Fran­çais assis­tèrent trois jours après à un assaut impres­sion­nant d’hommes sur­ar­més contre l’appartement de Saint Denis où s’était réfu­gié le chef des com­man­dos ayant opé­ré le 13 novembre.

Ah ! quel com­bat ! Quel échange de coups de feu ! Démar­rée dans la nuit, l’opération ne se ter­mi­na qu’en fin de mati­née devant les camé­ras de télé­vi­sion. Juste à temps pour que Ber­nard CAZENEUVE puisse pro­fi­ter des jour­naux télé­vi­sés de mi-jour­née pour com­pro­mettre un Pro­cu­reur de la Répu­blique en lui fai­sant endos­ser une légende, digne de la Chan­son de Roland. Le com­bat avait été homé­rique et les bons avaient gagné !

Il se trouve que nous ne sommes même pas deux mois plus tard et que Le Monde vient de por­ter à notre connais­sance qu’on s’est tout sim­ple­ment fou­tu de nous. Je dis bien « fou­tu de nous » car je ne vois pas ce qui me per­met­trait, moi simple pékin, de mettre en doute la com­pé­tence pro­fes­sion­nelle des forces de l’ordre.

Au stade des infor­ma­tions dont nous dis­po­sons désor­mais, ou bien nous sommes gou­ver­nés par des char­lots, ou bien ils ont essayé de « faire durer le plai­sir » en tirant un maxi­mum de muni­tions … alors que, face à eux, ne se trou­vait qu’un simple pis­to­let auto­ma­tique n’ayant pas même tiré la balle qui était res­tée dans le canon. Où est le tir nour­ri kalach­ni­ko­vien qui avait accueilli les forces de l’ordre ?

Quelle confiance conser­ver à ceux qui, dans un contexte aus­si dra­ma­tique, sont capables d’un tel mon­tage ? Leur place est à Hol­ly­wood … mais pas à l’Elysée !

J’attends avec curio­si­té, ou bien la plainte contre le jour­nal « Le Monde » pour dif­fu­sion de fausses nou­velles, ou le démar­rage d’une enquête par­le­men­taire sur les étran­ge­tés de Saint Denis. Ailleurs qu’en France les diri­geants seraient en mau­vaise posture.

Dans le billet du 1er jan­vier je m’interrogeais sur le fait de savoir si nous avions des motifs d’être fiers du Pré­sident de la Répu­blique. Dès le len­de­main, je vois se poin­ter le moment de pas­ser d’une fier­té dou­teuse à une honte cer­taine. Déci­dé­ment c’est le recours à l’indignité natio­nale que nous ris­quons d’avoir à réac­ti­ver … si la for­fai­ture appa­rais­sait démontrée.
Jean-Paul BOURGЀS 2 jan­vier 2016

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12 réponses “Ce dont il va bien falloir parler”

  1. 2 janvier 2016 à 2 h 04 min

    Bon­jour Jean-Paul,

    On dirait que j’a­vais au moins cinq jours d’a­vance sur Le Monde ?! (https://blogs.mediapart.fr/underzevolkano/blog/261215/5‑brindilles)

    Mes copains étaient donc bien ren­sei­gnés, ça me fait plai­sir de le véri­fier, même si je n’en dou­tais pas sur le principe 🙂

    Là où je me per­mets d’être légè­re­ment en déca­lage avec vous, c’est que je m’i­ma­gine la signi­fi­ca­tion de l’in­fo ne jamais se voir rele­vée à son niveau de signi­fi­ca­tion réel par quelque mou­ve­ment d’o­pi­nion impor­tant que ce soit.

    Je me trompe peut-être, mais pas forcément.

    Ami­ca­le­ment.

  2. Al Ceste
    2 janvier 2016 à 12 h 07 min

    Le plus éton­nant dans l’af­faire est le qua­si-silence des médias sur cette belle mani­pu­la­tion des médias.

    Enfin… éton­nant…

  3. 2 janvier 2016 à 15 h 26 min

    Les gou­ver­nants appliquent les pré­ceptes des écoles de commerce :

    Échec cui­sant : La réus­site n’a pas été totale, mais satis­fai­sante vu les élé­ments dont nous disposions.

    Demi-échec : Les résul­tats ont dépas­sé nos espé­rances mal­gré les dif­fi­cul­tés rencontrées.

    Réus­site : Tout a fonc­tion­né tel que pré­vu par nos ser­vices qui ont appli­qué la pro­cé­dure mise en place par le minis­tère. (Là, on se la joue modeste).
    Hom­mages ren­dus à Peter.

  4. 3 janvier 2016 à 23 h 01 min

    Bon­soir,
    N’ayant pas lu l’ar­ticle du Monde, j’ai un peu explo­ré le Net et trou­vé un article d’Al­te­rin­fo s’in­ter­ro­geant sur la métho­do­lo­gie des jour­na­listes, vu la masse des docu­ments à ana­ly­ser et le temps dont ils ont disposé.
    http://www.alterinfo.net/Attentats-du-13-novembre-les-etranges-revelations-du-Monde_a119786.html
    Tout ça ne relè­ve­rait-il pas, encore une fois, de la pré­ci­pi­ta­tion et du buzz journalistique?

    • 4 janvier 2016 à 12 h 33 min

      Le sujet évo­qué par Le Monde et que je reprends, ça n’est pas le dérou­le­ment des atten­tats du 13 novembre (Qui est encore, en effet, confus), mais l’as­saut à Saint Denis avec cette ahu­ris­sante contra­dic­tion entre sept heures d’as­saut avec 5.000 tirs … et uni­que­ment un pis­to­let auto­ma­tique en face.

  5. 4 janvier 2016 à 17 h 25 min

    Bon­jour.
    Il s’a­git donc plu­tôt de cet article-ci: http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/12/23/assaut-de-saint-denis-le-rapport-du-raid-n-eclaircit-pas-les-zones-d-ombre_4837134_4809495.html
    Beau­coup de confu­sion, le res­pon­sable pré­su­mé des atten­tats pré­sent à St Denis, des cein­tures d’ex­plo­sifs, une seule arme, et des tapis de tirs incroyables. …
    Je viens de voir le docu­men­taire sur l’a­près atten­tats de jan­vier : l’ir­réa­li­té d’une réa­li­té inima­gi­nable, des ser­vices dépas­sés, essayant de reprendre la main. Et après le car­nage du 13 novembre, ça a dû être pire.

    • 4 janvier 2016 à 18 h 28 min

      Qu’ils aient été dans la panique, c’est fort pos­sible même si c’est extrê­me­ment pré­oc­cu­pant lors­qu’il s’a­git de ceux qui sont char­gés de nous protéger.

      Mais peut-on mettre sur une panique poli­cière le fait d’en­tendre un “tir nour­ri” et ce qu’un seul pis­to­let auto­ma­tique peut cracher ?

      C’est pour le moins troublant.

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