Relents d’omerta sur l’Université : le journalisme et la contestation universitaire de la LRU
Ecrit par Francoise Asso, 2 Fév 2008, 0 commentaire
Le 18 janvier 2008, Françoise Asso publiait un article intitulé “Relents d’omerta sur l’Université” sur le site web du Contre Journal de Libération. S’en suivirent plusieurs réponses, dont une d’Igor Babou sur le Contre Journal, Dans Libération, et divers échanges en privé. Nous présentons ici l’article original de Françoise Asso, la réponse d’Igor Babou, la réponse d’une journalise de Libération (Véronique Soulé) ainsi qu’un nouvel article de Françoise Asso. Plutôt que d’obliger le lecteur à naviguer entre Indiscipline, le site de Libération et le site du Contre Journal de Libération, nous avons choisi de reproduire chaque article dans leur succession temporelle afin de conserver la dimension dialogique de l’ensemble. Des liens pointent à chaque fois vers les articles sur les sites originaux.
Relents d’omerta sur l’Université
« Le mouvement étudiant a été réduit au “blocage”, l’information sur les interventions policières a été scandaleusement insuffisante, les prises de position syndicales ont été peu relayés », accuse Françoise Asso, écrivain, maitre de conférences de Littérature française à l’Université de Lille 3, et membre du Collectif Sauvons l’Université. Au delà d’une forme de censure, l’équipe de Nicolas Sarkozy impose son désintérêt aux acteurs sociaux.
« Qui a lu, qui a pu lire le texte de loi sur les Libertés et Responsabilités des Universités ? Qui a lu sa première mise en œuvre, rendue publique le 13 décembre, le “Plan pour la réussite en licence” ? Qui a lu la lettre de mission de Nicolas Sarkozy à Xavier Darcos portant sur la réforme de l’Enseignement secondaire ? Qui a lu, à défaut des documents précédents, les réelles analyses (elles existent) de ceux-ci ? Qui, mis à part des étudiants et des enseignants, peut savoir réellement ce que signifie la vaste réforme de l’Enseignement qui se met en place, réforme à laquelle il y a une opposition non négligeable, mais une opposition qui n’est évoquée dans les médias, quand elle l’est, que comme le fait d’une minorité de “gauchistes”, ou comme la preuve une nouvelle fois donnée du “conservatisme” bien connu des enseignants, opposés par principe à toute réforme ?
La responsabilité des médias dans l’ignorance de ce qui se passe là, et qui en principe intéresse tout le monde, cette responsabilité est indéniable. Quelques-uns la perçoivent intituivement mais ne savent pas toujours comment faire pour savoir vraiment de quoi il retourne ; quelques-uns la dénoncent, ceux qui savent : mais ils n’ont, forcément, pour la dénoncer que des espaces privés ou des lieux d’information “alternatifs”, ces lieux mêmes qui ne sont hantés que par eux et leurs semblables : c’est donc entre gens déjà “informés” que, sur Internet, sur les sites de “Sauvons l’Université” et de “Sauvons la Recherche” en particulier, s’échangent des renseignements sur le travail de “désinformation” auquel se livrent la radio et les journaux — et même ceux dont on pouvait attendre qu’ils donnent aux opposants à cette loi une parole au moins égale en quantité à ceux qui la défendent et en prônent l’application.
Il faut donc aller sur le site de “Sauvons l’Université” pour lire, par exemple, la réponse précise et argumentée de quelques universitaires à un article d’Alain Renaut publié dans Le Monde (réponse que le journal a refusé de publier), article dans lequel il se demandait pourquoi le principe de “l’autonomie” apparaissait en France comme une menace pour les valeurs démocratiques. Il faut aller sur ce même site, ou sur ceux de “Sauvons la Recherche” et de ”L’Autre campagne”, pour voir le film de Thomas Lacoste, “Universités, le grand soir”— film qui devrait être diffusé à la télévision à une heure de grande écoute, voire à la place du Journal télévisé, lequel n’informe plus de rien depuis longtemps (les exemples sont innombrables). »
« Parallèlement à ce silence sur la loi elle-même et sur les raisons profondes de l’opposition à celle-ci, la radio et les journaux ont un peu parlé de “la situation dans les universités” : à de rarissimes exceptions près (comme telles inoubliables, mais qui ne contrarient pas, étant donné leur rareté, la tendance générale), n’a été évoqué que le mouvement étudiant, lequel a été réduit au “blocage” ; l’information sur les interventions policières a été, au mieux, scandaleusement insuffisante ; quant aux menaces et pressions diverses dont certains étudiants et certains membres du personnel ont pu être l’objet ici et là, il n’en a pas été question ; enfin, pour ce qui est de l’opposition des enseignants, les médias agissent d’une manière qui n’est pas sans rappeler le comportement du Ministère : tout comme celui-ci ne reconnaît comme interlocuteurs que les syndicats — ce qui ne signifie pas qu’il les écoute —, la presse et la radio ne rendent compte, de manière parcimonieuse, que des prises de position syndicales, en les limitant de surcroît à des revendications “corporatistes”.
Parler de censure à propos de ce silence ou de cette manipulation de l’information serait inexact. On sait que le Pouvoir en place depuis quelques mois peut pratiquer la censure, mais celle-ci ne s’exerce évidemment qu’à l’égard de ce qui intéresse ledit Pouvoir. Or, à l’évidence, celui-ci ne s’intéresse absolument pas à ce que disent et pensent enseignants et étudiants, non plus qu’à tout ce qui peut se dire ici et là qui ne serait pas conforme à la vision du monde et au système de valeurs de Nicolas Sarkozy et de ceux qui travaillent pour lui. Il est probable que ce désintérêt est fondé sur la certitude ou le sentiment que les médias s’en désintéressent également. Nous sommes donc arrivés à un point qui se situe, en termes de désinformation, bien au-delà de ce qu’on appelle “censure”, celle-ci supposant en effet qu’il y ait, face au Pouvoir, une puissance à même de s’y opposer, et qui publie, tente de publier des articles, des textes, des livres susceptibles de déranger.
D’où vient que les journalistes ne se sentent pas concernés par la disparition de l’Université comme lieu de recherche, par la disparition programmée de certaines disciplines considérées aujourd’hui comme “inutiles”, celles qui aident et donnent à penser ? d’où vient que, comme le Président et son équipe, ils ne prêtent aucune attention aux propos de ceux qui dénoncent cette loi et ses dangers, tant sur le plan de la “gouvernance” que sur le plan des missions de l’Université ?
A ces questions, qui peuvent sembler rhétoriques, il y a des réponses : on les trouve dans les livres, et grâce à eux. »
En réponse à cet article, Igor Babou a rédigé dans la partie “commentaire” de l’article (dans le Contre Journal), la réponse suivante. Il tient à préciser que cette réponse a été écrite rapidement et sans véritable relecture. Suite aux remarques d’une collègue enseignante à l’IEP de Lyon, il souligne qu’il est parfaitement conscient qu’il y a des universitaires enseignant dans ce type de structure, auprès de futurs journalistes, qui font un travail remarquable et tentent, dans des conditions pas toujours favorables ni faciles, d’impulser un esprit critique à leurs étudiants. Même chose au CELSA, et sans doute ailleurs. Il n’en reste pas moins vrai qu’on ne peut pas donner pour seule raison des dérives journalistiques les concentrations monopolistiques ou la précarité de ces professions. Les formations posent un problème rarement abordé dans la réflexion critique sur le journalisme.
Je suis universitaire, en lutte contre la LRU, et j’adhère bien à la vision que défend cet article. Je suis bien évidemment loin d’être le seul à avoir constaté ce désintérêt des médias, et au delà, comme on peut le remarquer dans le premier commentaire d’un internaute ici-même, l’espèce de haine qui sévit contre les étudiants et plus globalement contre le monde universitaire et les intellectuels. Cette haine, qui s’exprime à l’envie sur les forums de Libé, sur ceux du Monde, ou ailleurs, se nourrit de l’ignorance de ceux qui la portent et de la permissivité dangereuse des dispositifs médiatiques qui, au nom d’une vision selon laquelle chacun pourrait — et devrait — s’exprimer sur des sujets pour lesquels il n’a aucune connaissance, mais seulement une « opinion », laisse passer tout le flot de l’éristique de bazar du net, toute la récrimination de ceux qui plongent tête baissée dans le “tous contre tous” de l’idéologie libérale.
Le plus inepte de ces faux débats repose sur l’argument selon lesquels on ne devrait pas s’opposer sans proposer. Ceci est à la fois un raisonnement spécieux (s’opposer est une proposition : ne serait-ce que le refus de voir supprimer des dispositifs démocratiques à l’université au nom des valeurs portées par l’université) et un argument mensonger, puisqu’il y a énormément de contre propositions qui n’ont jamais été discutées publiquement à cause de la censure évoquée dans l’article, justement).
Mais au-delà de ces faux argument, pour répondre plus précisément à la question de savoir pourquoi les journalistes ont refusé de laisser la parole aux universitaires, il y a tout le problème, plus général, de la disparition du journalisme d’investigation en France et de la formation (catastrophique) des professionnels des médias par ces officines liées au monde politique et au marché que sont les IEP et le CELSA. Là, on ne s’intéresse plus aux contenus (des débats, de la culture, de la connaissance), mais à la seule mise en scène du spectacle de la politique-spectacle. Aux seuls jeux d’acteurs, comme si les acteurs sociaux pouvaient ne se mobiliser que comme on monte sur la scène d’un théâtre de boulevard, sans avoir d’enjeux éthique à défendre, de visions construites et étayées de la société à porter, ou sans avoir de savoirs à avancer en réponse à l’ignorance de l’actuel gouvernement et de ses cuistres.
Plus encore, ce journalisme de non investigation est formé à la servilité face au monde politique et à des visions a‑critiques et an-historiques de la société par les IEP et le CELSA, voire par d’autres formations au rabais que l’on trouve sur le marché universitaire : l’université et certaines de ses disciplines, dont la mienne, hélas, les « sciences de l’information et de la communication », ont leur part de responsabilité dans cette dé-formation intellectuelle du milieu des journalistes.
Enfin, je voudrais signaler, tout de même, que ces mêmes journalistes de non-investigation, outre qu’ils sont formés à l’université, sont également largement employés comme vacataires par l’université, en particulier dans ma discipline. Il est donc d’autant plus choquant de leur part de n’avoir pas couvert les événements liés à la contestation de la LRU. Ils sont en effet des centaines, des milliers peut-être dans toutes les universités de France, à arrondir leurs fins de moins en profitant d’heures de cours grassement payés (jusqu’à 96H de TD par an) qui sont autant d’heures d’enseignement qui ne sont pas confiées à des chercheurs, pourtant largement plus compétents qu’eux en matière de formation intellectuelle… Ceci renforce l’idée selon laquelle ça ne peut pas être par ignorance que les journalistes, qui sont au quotidien dans l’université, qui y enseignent et sont rémunérés par elle, n’ont pas traité correctement le conflit. Ca ne peut être que par intérêt pour la vision si politiquement correcte selon laquelle “il faut réformer”, “il faut innover” : vision creuse et inepte qui fait justement son lit du désintérêt pour les contenus (contenus de savoir, mais aussi contenu de l’organisation démocratique des professions intellectuelles) et d’une vision moderniste identique à celle de l’art contemporain selon laquelle, peu importe ce que l’on dit ou montre, car ce qui compte c’est de changer ou de renouveler, même si ce qu’on change détruit ce qu’on prétend organiser.
La modernité de nos sociétés s’est construite sur ce positivisme du nouveau, sur cette dictature du renouvellement, qui adhère à des visions du progrès comme « inéluctable », à un postulat de changement comme « bon par nature ». Cette « philosophie » de l’histoire, incapable de penser réellement la complexité des phénomènes, est peut-être, au delà du cas de la LRU, le pire danger qui menace notre démocratie.
C’est pourquoi, par provocation, je dis qu’une réforme radicale des métiers du journalisme est urgente ! Pour eux aussi, qui pensent que l’université doit changer, il faut du mouvement, de l’innovation, des réformes : qu’ils s’appliquent les raisonnements spécieux et à courte vue qu’ils appliquent au reste de la société ! Que l’on examine de près leurs salaires ! Leurs modes de gestion ! Qu’on les évalue en permanence eux aussi ! Qu’on les soumette à la bureaucratie ! Qu’on supprime le personnel journalistique — pléthorique — qui bénéficie des financements publics de l’université ! Il faut que ça bouge ! Une réforme est urgente pour contrer cet immobilisme médiatique, ces résistances corporatistes, cette “consanguinité” (terme de Valérie Pécresse utilisé pour qualifier le recrutement par les pairs à l’université) dans les modes de recrutement des journalistes !
Réformons les médias comme ils prétendent réformer l’université : par leur destruction.
Le mardi 29 janvier 2008 paraissait alors dans Libération l’article suivant “Leçons”, rédigé par Véronique Soulé, journaliste dans ce même quotidien. Nous le reproduisons ci-dessous.
Leçons
Ça commence à faire beaucoup. Pour la seconde fois en huit jours, le Contre-Journal publie des attaques contre l’attitude « des médias » lors du mouvement anti-LRU. Et encore, hier c’était plutôt soft. Nous n’étions accusés « que » d’être des suppôts du pouvoir, d’avoir « la haine des étudiants », de pratiquer un journalisme « servile et a‑critique », etc. Le 21 janvier, on frisait l’injure : des médias, il n’y avait plus rien à sauver. Pour être informé de la loi LRU et de ses dangers, seuls les sites de Sauvons l’université et de Sauvons la recherche (SLR) trouvaient grâce. Rappelons que durant la crise Libé a publié pas moins de deux interviews du président de SLR, plusieurs articles sur sa pétition, sans parler du portrait de dernière page. Au comité de rédaction, plusieurs s’insurgent. Va-t-on se laisser attaquer sans rien dire ? Libé n’a pas à rougir de sa couverture : décryptage de la loi, paroles d’étudiants en lutte, reportage sur une évacuation… « C’est comme si on n’avait rien fait », lance un chef de service. « C’est le rôle du Contre- Journal de refléter cet état d’esprit », réplique le responsable de la page. Pourquoi tant de ressentiment ? « C’est étrange mais les universitaires n’aiment pas les journalistes », souligne un rédacteur en chef. C’est une tendance générale, comme une fatalité. Les temps sont durs. Mais pas désespérés. Ce matin, coup de fil d’une enseignante- chercheure. Elle envoie des textes « pour mieux faire comprendre les enjeux de cette loi qui détruit l’université ». Elle est membre de Sauvons l’université. Elle n’insulte pas, elle informe. Elle compte sur Libé.
Françoise Asso nous propose de publier ici la réponse qu’elle aurait aimé faire à Véronique Soulé, mais que le Contre Journal n’a pas souhaité publier (préférant laisser la place à des articles portant plus directement sur des analyses de la loi LRU ou du mouvement de contestation).
Lectures
Je voudrais répondre à la réaction de Véronique Soulé (“Leçons”, Libération du 29 janvier, “Le Making of”), réaction qui, en tant que telle — en tant qu’elle existe, donc — pourrait réjouir tous ceux qui s’intéressent à la vie de la presse, et qui laisse cependant désemparés ceux qui ont lu ce à quoi elle répond.
Qu’a‑t-elle lu, elle, peut-on se demander, dans l’article dont elle déclare qu’il “frisait l’injure” ? Qu’a‑t-elle oublié de lire dans le commentaire dont elle déclare qu’il était “plutôt soft” ? Ce commentaire, celui d’Igor Babou (je dis son nom, et suppose qu’il ne m’en voudra pas) est plutôt non seulement “hard”, mais il l’est délibérément. Et le texte que j’avais écrit précédemment est profondément inquiet, certes, blessant peut-être, mais injurieux, non.
Ces questions de lecture sont essentielles : Véronique Soulé oublie que j’ai signalé, évoquant le silence des médias, qu’il y avait des exceptions, lesquelles “ne contrarient pas, étant donné leur rareté, la tendance générale” (autrement dit, et sans entrer dans le détrail de ce à quoi je pensais et de ce qu’elle rappelle, les quelques exemples qu’elle nous donne n’infirment de toute façon en rien un propos sur une tendance, encore une fois, générale) ; elle s’indigne du fait que “pour la seconde fois en huit jours, le Contre-Journal publie des attaques contre l’attitude des médias lors du mouvement anti-LRU”, séparant l’une de l’autre ces “deux fois” évidemment et explicitement liées, et surtout signalant, par la formulation “lors du mouvement” (variée, quelques lignes plus loin en un tout aussi révélateur “durant la crise”), qu’elle considère ce mouvement terminé, achevé, mort, reprenant donc implicitement ce qui a été dit et écrit un peu partout. Et c’est là une information — que les journalistes me pardonnent…— absolument inexacte, tout comme celle, parallèle, que “seule telle ou telle Université résiste encore”, “informations” qui coïncident de manière troublante avec le discours du pouvoir. Ce qui confirme, donc, que Véronique Soulé n’a lu réellement ni l’article ni les commentaires à celui-ci. De quoi parlions-nous en effet, sinon de ceci, que sa réaction confirme : du fait que les médias n’ont parlé que de “la situation dans les universités” et qu’ils se sont désintéressés des raisons que nous avions de nous opposer à cette loi ; qu’ils ont donc un peu “couvert” le mouvement étudiant, s’attachant le plus souvent à ce qui était “spectaculaire” (grève de la faim, emprisonnement) ou purement “économique” (les examens, le problème des « évaluations”…), et qu’ils n’ont donné ni aux étudiants (hors l’UNEF…) ni aux enseignants la possibilité de dire, preuves et analyses à l’appui, ce pour quoi ils s’opposaient à la loi LRU.
“Lors du mouvement”, “durant la crise”, cela veut dire ceci : que, au-delà de la défense du journal (lequel non seulement n’est pas plus qu’un autre mis en cause, mais est tout de même celui qui, “contenant” un contre-journal, a pu accueillir cette contre-information et les commentaires qu’elle a suscités), au-delà de cette défense instinctive, mécanique, et qui évite la question posée, Véronique Soulé continue à “informer” à sa manière, c’est-à-dire à précisément informer l’opinion. Ce qui signifie justement ce qui était suggéré : qu’elle pourrait bien être elle-même (comme d’autres) informée, formée par un discours commun et conforme qu’elle reproduirait.
Elle permet ainsi de substituer au couple information / désinformation, que j’avais utilisé pour plus de lisibilité, le couple autrement intéressant de contre-information / information, tel qu’il est évoqué par Gilles Deleuze, par exemple dans “Qu’est-ce que l’acte de création ?”, texte d’une conférence faite en 1987 à la FEMIS reproduit dans Deux régimes de fous (on peut voir la conférence elle-même dans le DVD de L’Abécédaire, l’un et l’autre à diffuser, comme le film “Universités, le grand soir”, à la télévision à une heure de grande écoute…).
On espère que la collègue évoquée dans cette réponse (“l’enseignante-chercheure”…), membre elle aussi du collectif “Sauvons l’Université”, dont on apprend qu’elle a téléphoné à Libération en proposant d’envoyer des informations sur la loi LRU, ne se découragera pas en lisant le billet de Véronique Soulé, et qu’elle enverra simplement et logiquement les textes et documents en question (contre-information) directement à Karl Laske, responsable du Contre-journal. Et l’on peut penser qu’Igor Babou est, comme moi, malheureusement conforté dans son analyse du comportement des médias. Car Véronique Soulé aurait pu réfléchir à la question que, chacun à sa manière, nous posions : elle a préféré ne pas lire, ne pas entendre ce qui était dit.
Françoise Asso