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Appel à solidarité au sein de l’Université de Paris à l’égard de nos collègues BIATSS : non aux mesures discriminatoires


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Nous, enseignant.e.s‑chercheur.e.s, enseignant.e.s, chercheur.e.s, doctorant.e.s et étudiant.e.s de toutes dis­ci­plines de l’Université de Paris, affir­mons notre soli­da­ri­té à l’égard de nos col­lègues BIATSS (per­son­nels des biblio­thèques, ingé­nieurs, admi­nis­tra­tifs, tech­ni­ciens, de ser­vice et de san­té). Nous rap­pe­lons notre atta­che­ment à un trai­te­ment éga­li­taire de tous les per­son­nels de l’université, ain­si que notre exi­gence du res­pect des normes démo­cra­tiques et col­lé­giales de prises de déci­sion dans notre établissement.

Dans le mot « uni­ver­si­té », il y a l’idée d’universalité des savoirs scien­ti­fiques. Mais il ne sau­rait exis­ter d’universalité des savoirs et des sciences sans un trai­te­ment éga­li­taire des per­sonnes et des groupes qui œuvrent en com­mun pour pro­duire, dif­fu­ser et ensei­gner ces savoirs. Nos col­lègues BIATSS assurent la ges­tion et la dif­fu­sion de nos livres et de nos revues, l’administration de nos cur­sus et de nos pro­grammes de recherche ain­si que de leurs finan­ce­ments, par­ti­cipent à nos recherches et à nos publi­ca­tions, contri­buent à l’efficacité tech­nique et logis­tique de nos tra­vaux et ensei­gne­ments, et prennent soin de la san­té phy­sique et psy­cho­lo­gique de l’ensemble des per­son­nels de notre uni­ver­si­té. Sans les BIATSS, nous ne pour­rions plus tra­vailler ni pro­duire et ensei­gner ces savoirs qu’on dit « universels ».

Pour­tant, une déci­sion prise par la pré­si­dence de l’Université de Paris remet gra­ve­ment en cause l’égalité de trai­te­ment entre les enseignant.e.s‑chercheur.e.s, enseignant.e.s, chercheur.e.s d’un côté et les BIATSS de l’autre, dans le contexte dra­ma­tique de la pan­dé­mie et du confinement.

En effet, la pré­si­dence de l’U­ni­ver­si­té de Paris a déci­dé de reti­rer à tous les per­son­nels BIATSS 5 jours de congés. Or, impo­ser des congés obli­ga­toires en période de confi­ne­ment revient à sup­pri­mer des congés annuels ! Les agents doivent pou­voir pro­fi­ter de leurs jours de congés pour reprendre des forces. Mais nous savons tous et toutes, pour l’expérimenter mal­heu­reu­se­ment au quo­ti­dien, que le confi­ne­ment à la mai­son ne cor­res­pond pas à des vacances. Les condi­tions de vie sont sou­vent dif­fi­ciles : soin des enfants, sui­vi de leur tra­vail sco­laire, stress dû à l’enfermement, fatigue psy­cho­lo­gique. Il est impos­sible de se repo­ser dans cette atmosphère.

Il y a donc rup­ture d’égalité entre les per­son­nels enseignant.e.s‑chercheur.e.s, enseignant.e.s, chercheur.e.s et les BIATSS à qui on demande un effort plus impor­tant alors même que leurs salaires sont infé­rieurs aux nôtres et que nous consta­tons chaque jour leur inves­tis­se­ment et leur dévoue­ment, notam­ment pour les per­sonnes contraintes de tra­vailler sur place et ne pou­vant pas béné­fi­cier du télétravail.

Cette déci­sion a été prise de manière uni­la­té­rale et sans concer­ta­tion avec les orga­ni­sa­tions syn­di­cales. Par ailleurs, elle est pas­sée outre l’avis des ins­tances repré­sen­ta­tives du per­son­nel (Comi­té Tech­nique et Comi­té Hygiène, Sécu­ri­té et Condi­tions de Tra­vail) qui doivent obli­ga­toi­re­ment se pro­non­cer par vote sur ce type de mesure. A la rup­ture d’égalité s’ajoute donc un déni de démo­cra­tie qui augure mal du fonc­tion­ne­ment futur de l’université fusionnée.

Nous affir­mons ici notre pro­fond désac­cord avec cette mesure inac­cep­table et discriminatoire.

Dans un moment de crise extrême, où le « nous » col­lec­tif devrait s’imposer et où la pré­si­dence devrait se mettre au ser­vice de l’intérêt com­mun, cette déci­sion oppose les per­son­nels de l’université, ins­taure des condi­tions d’inégalité et ins­crit dans le fonc­tion­ne­ment admi­nis­tra­tif et poli­tique de l’établissement un dan­ge­reux pré­cé­dent autocratique.

Nous exi­geons le retrait de cette mesure dis­cri­mi­na­toire, et une com­pen­sa­tion du tra­vail des agents mobilisé.e.s sur place qui pour­rait prendre la forme de jours de congés sup­plé­men­taires ou d’une prime spé­ci­fique à dis­cu­ter avec les représentant.e.s du personnel.

Appel à solidarité au sein de l’Université de Paris à l’égard de nos collègues BIATSS : non aux mesures discriminatoires

239 signatures
Pre­miers signataires
239 Yolan­da Yolan­da Vidal Fernandez Yolan­da Vidal Fer­nan­dez — Hyp­nose EMDR Magnétisme
238 OLIVIER BOUMENDIL Radio­logue Cher­cheur OB CONSEIL
237 Gilles Per­ret Retraité,simple dona­teur aux ONG et assos, en atten­dant l’a­vè­ne­ment du com­mu­nisme libertaire
236 Jacques Des­touet UN CITOYEN QUI EN A MARRE DES COUPS DE FILS INTEMPESTIFS D“UNE CERTAINE MORGANE DE MEDECINS DU MONDE
235 Cathe­rine Prudlo SAENES en Mathématiques
234 Benoite Aubé Post-doc, Uni­ver­si­té de Paris
233 Marine Bitrou Tech­ni­cienne de recherche et des col­lec­tion patri­mo­niales, B, CN, bibliothèque
232 Nez­ha Devanne MCF Psy­cho­lo­gie
231 Rémi Goas­doué MCF Sciences de l’éducation
230 Phi­lippe Radi PRCE, mathé­ma­tiques, IUT Paris Descartes
229 Marie Col­lom­bel MCF en sciences du langage
228 Clo COLOMBET Ges­tion­naire
227 Véro­nique Izard Char­gée de Recherches, Sciences Cognitives
226 Eric Dagi­ral MCF en sociologie
225 Xavier Onfroy Doc­to­rant
224 Svet­la­na Russkikh Doc­to­rante
223 Etienne Rabbe Doc­to­rant
222 Muriel Epstein PRAG
221 Naoual Mah­roug doc­to­rante
220 Iris Padiou Doc­to­rante
219 Antho­ny Pecqueux Socio­lo­gie, CNRS Centre Max Weber
218 Louise Déjeans Doc­teure
217 Suzanne Gru­ca Doc­to­rante
216 Cla­risse Pan­tin de la Guère Secré­taire à l’IUT ADJ TECHNIQUE DE RECHERCHE ET FORMATION
215 flo­rence moneron Secré­taire à l’IUT ADJ TECHNIQUE DE RECHERCHE ET FORMATION 
214 Mou­rad Ouziri MCF, Uni­ver­si­té de Paris
213 Ser­vane Gey MCF Uni­ver­si­té de Paris — IUT
212 Sebas­tien Martin PR, Mathé­ma­tiques, IUT
211 Marie ROLLAND Cadre péda­go­gique, Ecole de ser­vice social
210 Antoine-Eric Sam­mar­ti­no MCF asso­cié, Uni­ver­si­té de Paris — IUT Paris
209 Flo­rence Muri MCF, Sta­tis­tique, IUT Uni­ver­si­té de Paris
208 Paul Guion PRCE uni­ver­si­té de Paris
207 Alexandre Che­villot-Biraud Ingé­nieur d’é­tudes CNRS
206 Nawal Ser­rad­ji MCU
205 Lucie Mar­tin IE Uni­ver­si­té de Paris
204 FAIZA MAMECHE Uni­ver­si­té Paris Dide­rot-UFR de Chi­mie- ITODYS
203 Serge Tur­caud Ingé­nieur de Recherche
202 Jean-Sébas­tien Eideliman Maître de confé­rences en sociologie
201 Roland Nguyen Assis­tant Ingé­nieur — CNRS
200 Jeanne Devèze Étu­diante M1 — Facul­té SHS
199 Florent Bar­bault Mcf Chi­mie
198 Rigas Arva­ni­tis DR IRD, Ceped
197 Natha­lie Portilla Doc­to­rante
196 Valen­ti­na La Corte MCU, Ins­ti­tut de Psy­cho­lo­gie, Uni­ver­si­té de Paris
195 Fran­çois Chau Maître de confé­rences, Uni­ver­si­té de Paris, Chimie
194 Lau­rianne Cabrera CRCN — CNRS
193 Niki­ta Bedez Biblio­thé­caire assis­tante spécialisée
192 Phi­lippe DECORSE Ingé­nieur de Recherche, Uni­ver­si­té de Paris
191 Sebas­tien Bellynck Assis­tant Ingénieur
190 Leï­la Boubekeur-Lecaque Cher­cheure CNRS
189 Méla­nie Shaïek-Reversat Tech­ni­cienne en pro­duc­tion et ana­lyses de don­nées CERLIS
188 Lau­ra Ruiz de Elvira IRD
187 Alexandre Por­te­faix Étu­diant L3 Lin­guis­tique Facul­té SHS — diplô­mé Mas­ter PCPI Ins­ti­tut de Psychologie
186 Fran­çois Maurel Pro­fes­seur, Uni­ver­si­té de Paris, Chimie
185 Lau­rence Estanove PRAG anglais
184 Serge NICOLAS Pr Psy­cho­lo­gie
183 Bap­tiste Fauvel Uni­ver­si­té de Paris Ins­ti­tut de psy­cho­lo­gie LMC2
182 Hyo­jun LEE Sta­giaire M2, Ins­ti­tut de Psy­cho­lo­gie, Labo­ra­toire Mémoire, Cer­veau & Cognition
181 Cathe­rine Azoulay Pr SHS- Ins­ti­tut de psy­cho­lo­gie-Labo PCPP
180 Cla­ra DUCHET Maître de conférences 
179 Elsa Ramos MCF
178 Jean-Bap­tiste Lanfranchi MCF, IUT de Paris, LaPEA
177 Flo­ra Aubertin Doc­to­rante Labo­ra­toire PCPP
176 Carole Mar­tin PRCE anglais
175 Marielle Haba­bou-Bern­son Assis­tante en labo­ra­toire de recherche — INCC Uni­ver­si­té de Paris
174 Judith Vergne IE à l’INCC de l’U­ni­ver­si­té de Paris
173 Pas­cale PIOLINO Direc­trice du labo­ra­toire MC2Lba
172 Anh Nguyen Ensei­gnant contrac­tuel — Paris Des­cartes SHS
171 Sabine FILIU CNRS titu­laire ass.ingénieur INCC
170 Xan­thie Vlachopoulou MCF Ins­ti­tut de Psychologie
169 Lukas Bögge Doc­to­rant, Ins­ti­tut de Psy­cho­lo­gie, Labo­ra­toire Mémoire, Cer­veau et Cognition
168 Octave Deba­ry Pr Anthro­po­lo­gie
167 Phi­lippe Blondé Doc­to­rant, Ins­ti­tut de Psy­cho­lo­gie, Labo­ra­toire Mémoire, Cer­veau et Cognition
166 Marianne Bar­bu-Roth CRHC CNRS INCC UMR 8002
165 pas­cale le blanc AI CNRS
164 Kla­ra Kovarski Cher­cheuse, Fon­da­tion Oph­tal­mo­lo­gique Roth­schild, INCC-CNRS/U­ni­ver­si­té de Paris
163 Mar­co Sperduti MCU, Ins­ti­tut de Psy­cho­lo­gie, Labo­ra­toire Mémoire, Cer­veau et Cognition 
162 Viviane Huet Tech­ni­cienne de recherche — INCC Uni­ver­si­té de Paris / CNRS
161 Emma­nuel Devouche MCU
160 arlette stre­ri Pro­fes­seur Eme­rite, INCC
159 Fré­dé­rick PETIT Secré­taire Labo­ra­toire LMC2UFR Ψ
158 Her­vé Suaudeau IE CNRS
157 Flo­ra Baudry Doc­to­rante, Uni­ver­si­té de Paris
156 Thier­ry Nazzi DR CNRS à l’INCC Uni­ver­si­té de Paris — Paris Des­cartes / CNRS
155 Gilles Dewailly IGE CNRS
154 David VAIDIS MCF
153 Pierre Nioche MCF
152 Claire Ser­gent MCU à l’INCC Uni­ver­si­té de Paris — Paris Des­cartes / CNRS
151 Fan­nie SEMPREZ Assis­tant ingé­nieur, BIATSS, Uni­ver­si­té de Paris
150 Willy Ser­ni­claes DR eme­rite CNRS INCC U. Paris
149 Caro­li­na Bae­za Velasco MCU
148 Marc Van­tou­rout MCF Sciences de l’éducation
147 Eric RODITI PR, Facul­té SHS, labo­ra­toire EDA
146 Marie-Sophie BUFARULL Ges­tion­naire administrative
145 Dorine Ver­gi­li­no-Per­ez PR, Ins­ti­tut de Psychologie
144 Séve­rine Maggio IGE, Psy­cho­lo­gie
143 Judit Ger­vain DR CNRS, UMR8002
142 Pierre-Jus­tin Chantepie Doc­teur, Psychologie
141 sté­pha­nie rubi pro­fes­seure, sciences de l’é­du­ca­tion, uni­ver­si­té de paris
140 Vale­rie Sacriste  MCF Facul­té SH
Administrateur
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2 réponses “Appel à solidarité au sein de l’Université de Paris à l’égard de nos collègues BIATSS : non aux mesures discriminatoires”

  1. 13 mai 2020 à 19 h 08 min

    Votre texte-mani­feste omet de signa­ler qu’au sein d’un col­lec­tif de tra­vail comme une uni­té de recherche, les per­son­nels de sou­tien à la recherche (les sou­tiers de la Recherche?) ont sou­vent des employeurs, donc des sta­tuts différents.

    Pour­quoi ne men­tion­nez-vous pas que les per­son­nels ingé­nieurs et tech­ni­ciens du CNRS ne sont pas sou­mis à cette obli­ga­tion de prendre 5 jours de congé pen­dant les mois de crise sanitaire?

    C’est pra­tique dans une équipe d’a­voir des per­sonnes qui font le MEME JOB, n’ont pas le même salaire, pas le même nombre de jours de congés, et pas les mêmes obligations!!!

    Sabine Filiu

     

  2. Avatar photo 13 mai 2020 à 21 h 19 min

    Bon­jour,

    Je ne sai­sis pas bien ce que vous sous enten­dez. Pour­riez vous pré­ci­ser et déve­lop­per ? Il me semble que la ques­tion des dif­fé­rents sta­tuts entre CNRS et uni­ver­si­té est un peu hors champ ici, puisque ce sont les BIATSS qui sont concer­nés. Si je n’ai pas men­tion­né la spé­ci­fi­ci­té des IE et tech­ni­ciens du CNRS, c’est qu’ils n’ont pas eu, comme les BIATSS, à subir une mesure de dis­cri­mi­na­tion. La com­pa­rai­son me sem­blait plus per­ti­nente avec les ensei­gnants chercheur.ses et chercheurs.ses à qui on n’a rien deman­dé en termes de sacri­fices, alors que nos paies, nos sta­tuts et nos moda­li­tés de tra­vail sont plus confor­tables que celles des BIATSS, notam­ment les BIATSS qui n’ont pas pu être en télétravail…

    Cor­dia­le­ment

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