Information à la communauté scientifique et universitaire : il faut libérer Antonin
Ecrit par Administrateur, 20 Juin 2016, 1 commentaire
Information à la communauté scientifique et universitaire : il faut libérer Antonin
Antonin, étudiant de Licence 1 de sociologie de l’université de Paris Ouest Nanterre la Défense, ayant participé aux mobilisations sociales contre la « loi travail » a été mis en examen suite aux événements autour de la voiture de police, brûlée le 18 mai lors d’une manifestation. Lui et trois autres étudiants ont été arrêtés à leur domicile le soir même et placés en garde à vus dès le lendemain. Trois d’entre eux, dont Antonin, ont été libérés le 24 mai, puis placés sous contrôle judiciaire.
Le Parquet a fait appel contre la libération sous contrôle judiciaire et, le jeudi 2 juin, Antonin et deux autres interpellés passaient devant le juge des libertés et de la détention. 25 enseignants du département de sociologie de Nanterre ont adressé une lettre le 2 juin demandant le respect de la présomption d’innocence et le maintien en liberté d’Antonin en attendant un éventuel procès. Malheureusement, tandis que les avocats insistent sur le respect de la présomption d’innocence, Antonin a été placé en détention provisoire ; la vie d’un jeune homme bascule alors que la détention provisoire devrait être une mesure exceptionnelle décidée dans des circonstances spécifiques et bien précises.
Nous ne comprenons pas cette décision qui intervient alors qu’Antonin dispose d’un domicile connu (il est locataire de son appartement), qu’il est directeur adjoint dans un centre de loisirs, coordinateur « enfance/jeunesse » dans une association, qu’il est étudiant assidu en cours. Les enseignants qui ont eu Antonin en cours ont tous témoigné de cette assiduité, mais aussi de son sérieux et de son vif intérêt pour ses études. Il s’est toujours montré très respectueux envers ses enseignants et ses camarades. Il a d’ailleurs validé sa première année universitaire dès la première session, avec la mention bien et une moyenne générale de 14/20. Son intégration sociale, universitaire, professionnelle et citoyenne devrait donc suffire à attester de sa présence à son éventuel procès.
Nous ne comprenons pas sa mise en détention alors qu’il existe d’autres moyens, d’autres formes de contrôle judiciaire qui pourraient lui permettre de continuer ses études et de préparer plus sereinement sa défense.
Pour toutes ces raisons, nous demandons solennellement qu’Antonin soit laissé en liberté.
NOUS COMPTONS SUR UNE JUSTICE EQUITABLE, INDEPENDANTE ET RESPECTUEUSE DE LA PRESOMPTION D’INNOCENCE.
Si vous voulez faire partie des signataires solidaires, merci d’envoyer un mail à l’adresse jesignepourantonin@gmail.com en précisant votre accord pour signer et votre institution.
Premiers signataires
Laure Assaf, Doctorante en anthropologie, enseignante en anthropologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative.
Axel Barenboim, Doctorant en sociologie, chargé de TD en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre, Laboratoire sociologie,philosophie et socio-anthropologie politiques.
Valérie Boussard, Professeure des Universités en sociologie, Directrice du département de sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Institut des dynamiques historiques de l’économie et de la société.
Grégory Busquet, Maître de conférences en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Laboratoire Architecture, Ville, Urbanisme, Environnement.
Carole Brugeilles, Professeure des Universités en démographie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Cresppa/GTM.
Alban Chaplet, Doctorant en sociologie, enseignant en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, CESSP.
Céline Clément, Maîtresse de conférences en sociologie et démographie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Cresppa/GTM.
Aurélien Dasré, Maître de conférences en démographie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Cresppa/Gtm.
Diane Desprat, Doctorante en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, enseignante en sociologie, Institut des dynamiques historiques de l’économie et de la société.
Claire Donnet, Docteure en sociologie, ATER en sociologie à l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense, Laboratoire Dynamiques Européennes, Université de Strasbourg.
Stéphane Dufoix, Professeur des Universités en sociologie, UniversitéParis Ouest Nanterre La Défense, Laboratoire sociologie, philosophie et socio-anthropologie politiques.
Sabine Fortino, Maîtresse de conférences en sociologie, Université de Paris Ouest Nanterre La Défense, Cresppa/GTM.
Colin Giraud, Maître de conférences en sociologie à l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense, Laboratoire sociologie, philosophie et socio-anthropologie politiques.
Matthias Glenn, Doctorant en sociologie, enseignant moniteur en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Laboratoire sociologie, philosophie et socio-anthropologie politiques.
Matthieu Grégoire, Maître de conférences en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Institut des dynamiques historiques de l’économie et de la société
Abdellali Hajjat, Maître de conférences en science politique à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Institut des Sciences Sociales du Politique.
Christian Laval, Professeur des universités en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Sophiapol.
Frédérique Leblanc, Maîtresse de conférences en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris.
Hadrien Malier, Doctorant en sociologie, enseignant moniteur, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Iris (EHESS)
Alexandra Oeser, Maîtresse de conférences en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Membre junior de l’IUF, Laboratoire des Sciences Sociales du Politique.
Sylvie Pédron Colombani, Maitresse de conférences en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative.
Typhaine Rahault, Doctorante en sociologie, enseignante monitrice en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Institut des dynamiques historiques de l’économie et de la société.
Simon Ridley, Doctorant en sociologie, enseignant moniteur en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Laboratoire sociologie, philosophie et socio-anthropologie politiques.
Pascal Sébille, Maitre de conférences, Université Paris Ouest Nanterre La Défense,Cresppa/GTM.
Gabriel Segré, Directeur adjoint du département de sociologie, Maître de conférences en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Laboratoire sociologie, philosophie et socio-anthropologie politiques.
Maud Simonet, Chargée de recherche CNRS, Institut des dynamiques historiques de l’économie et de la société, Université Paris Ouest Nanterre la Défense.
Ewa Tartakowski, Docteure en sociologie, ATER à l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense, Laboratoire Centre Max Weber, Université Lyon 2.
Simona Tersigni, Maîtresse de conférences en sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Laboratoire sociologie, philosophie et socio-anthropologie politiques.
Signataires solidaires
- Soutenons les journalistes Omar Radi et Souleiman Raissouni, harcelés par les autorités marocaines et en grève de la faim — 11 juin 2021
- Appel de l’université de Boğaziçi — 8 janvier 2021
- Appel à solidarité au sein de l’Université de Paris à l’égard de nos collègues BIATSS : non aux mesures discriminatoires — 21 avril 2020
Il faut se joindre à cette pétition. La mise en détention provisoire n’est aucune manière justifiée par les besoins de communication et propagande de l’éxécutif… Qui voit dans la mise en détention une manière de dire “sa fermeté” et son intransigeance contre un crime, dont Antonin Antonin est présumé innocent. L’exécutif parle beaucoup ces temps-ci “d’état de droit”… la manipulation de la détention provisoire pour l’exemple et à des fins médiatiques relève plutôt de l’abus de pouvoir.
Il faut donc être nombreux à rejoindre les enseignants et chercheurs de Paris-Ouest, qui sont à l’initiative, et appuient leur appel de leur possibilité de témoigner, mais ne doivent pas rester seuls!
Décidément, Monsieur Valls n’en finit pas de trouver les sociologues sur son chemin d’exception.