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Soutenir les universitaires et enseignants turcs


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On le sait, il vient d’y avoir une ten­ta­tive de coup d’État en Tur­quie. Ce qu’on sait éga­le­ment, c’est que cette ten­ta­tive est lar­ge­ment ins­tru­men­ta­li­sée par le pou­voir turc dans le cadre de l’ins­tau­ra­tion d’un pou­voir auto­cra­tique, bru­tal, et se moquant des droits de l’Homme. Et ce qu’on sait éga­le­ment, enfin, c’est que des jour­na­listes, des ensei­gnants, des uni­ver­si­taires, des juges, et tout un ensemble d’autres fonc­tion­naires sont actuel­le­ment pri­vés des droits les plus élé­men­taires. Cela se pro­duit avec une rapi­di­té et une ampleur telle qu’il est évident qu’il s’a­git d’une purge lar­ge­ment pré­mé­di­tée : on ne dis­pose pas de listes de dizaines de mil­liers de per­sonnes à pri­ver du droit de sor­tir du ter­ri­toire, ou à enfer­mer en pri­son, sans que ces listes aient été pré­pa­rées bien en amont de la ten­ta­tive de coup d’État.

L’é­tat des lieux pré­cis, pour autant qu’on puisse en avoir une idée exacte via la presse ou cer­tains com­mu­ni­qués offi­ciels, semble être le sui­vant : démis­sion contrainte de plus de 1.500 doyens d’u­ni­ver­si­tés, 15200 fonc­tion­naires sus­pen­dus de leurs postes, mis­sions à l’é­tran­ger inter­dites pour tous les uni­ver­si­taires, et quant à ceux actuel­le­ment à l’é­tran­ger, ils sont rap­pe­lés d’ur­gence. Cha­cun a pu lire ces nou­velles et ces chiffres qui font froid dans le dos, dans les dépêches de l’AFP, reprises par diverses ins­ti­tu­tions ou sup­ports d’in­for­ma­tion ((voir par exemple : http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/purge-dans-l-enseignement-superieur-en-turquie-les-reactions-en-france-se-multiplient.html, ou encore la CPU, qui a pris posi­tion récem­ment : http://www.cpu.fr/actualite/la-cpu-apporte-son-soutien-aux-universitaires-turcs-interpelles/ )). Cette purge n’est, en fait, que la pour­suite d’un mou­ve­ment de reprise en main auto­ri­taire de l’État bien anté­rieur à la ten­ta­tive de coup d’E­tat ((voir ici : https://blogs.mediapart.fr/eric-fassin/blog/160416/universitaires-pour-la-paix-en-turquie-du-soutien-la-solidarite)), reprise en main auto­ri­taire qui avait déjà don­né lieu à des soli­da­ri­tés actives et à des dénon­cia­tions publiques de la part d’u­ni­ver­si­taires fran­çais ((https://www.univ-paris1.fr/services/communication/evenements/solidarite-aux-universitaires-turcs/)).

Que faire, à notre niveau, pour être soli­daires de ces col­lègues turcs ? Il y a sans doute des péti­tions à signer, mais on sait bien qu’elles ont peu d’im­pact (( par exemple, celle-ci : http://www.ipetitions.com/petition/the-purge-of-academic-institutions-in-Turkey)). Une autre idée, serait que dans cha­cune de nos ins­ti­tu­tions, de nos UFR ou de nos labo­ra­toires, nous pre­nions nos plumes pour invi­ter offi­ciel­le­ment un uni­ver­si­taire turc à inter­ve­nir pour une confé­rence : avec lettre à en-tête, et argu­men­taire scien­ti­fique. Par exemple sur des sujets concer­nant la démo­cra­tie et le débat public, même si les col­lègues turcs sont phy­si­ciens ou épi­graphes, spé­cia­listes des bac­té­ries du sol ou cher­cheurs en lit­té­ra­ture du moyen-âge. L’i­dée serait de mettre en cir­cu­la­tion, publi­que­ment, un ensemble de lettres d’invitation de ce type, évi­dem­ment des­ti­nées à des col­lègues ne sou­te­nant pas publi­que­ment l’ac­tuel pou­voir, de manière à rap­pe­ler à ce der­nier qu’une opi­nion publique inter­na­tio­nale existe et qu’elle n’en­tend pas, en dépit des vacances ou du bruit média­tique, se déso­li­da­ri­ser de ce qui est l’es­sence de la démo­cra­tie et de nos métiers d’en­sei­gnants-cher­cheur, à savoir la liber­té de parole, de ques­tion­ne­ment cri­tique, et de cir­cu­la­tion au-delà des fron­tières de nos États et de nos institutions.

Mer­ci, donc, aux col­lègues qui connaî­traient des uni­ver­si­taires turcs de bien vou­loir prendre contact avec eux, ou avec des gens de confiance, de manière à envi­sa­ger avec eux les démarches indi­vi­duelles ou col­lec­tives qui les aide­raient ((Cha­cun peut bien enten­du appli­quer cette idée simple à d’autres pro­fes­sions : je pars sim­ple­ment ici du prin­cipe qu’en tant qu’u­ni­ver­si­taire, j’a­gis là où je suis.)). Mer­ci de ne dres­ser ici aucune liste qui pour­rait avoir l’ef­fet inverse de celui escomp­té, et qui ris­que­rait de nuire à des per­sonnes qui auraient eu la chance de ne pas avoir été repé­rées par le pou­voir turc… Compte tenu du contexte, il paraît extrê­me­ment impor­tant d’a­gir, mais aus­si d’a­gir avec pru­dence et esprit de res­pon­sa­bi­li­té, pour que les invi­ta­tions ne soient pas envoyées sans un contact préa­lable en Tur­quie avec des uni­ver­si­taires dignes de confiance et en éva­luant pré­ci­sé­ment avec eux les termes de l’in­vi­ta­tion. Il ne s’a­git donc pas d’une péti­tion à gérer, mais de quelque chose que cha­cun peut mettre en place à son niveau.

Igor Babou
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5 réponses “Soutenir les universitaires et enseignants turcs”

  1. 22 juillet 2016 à 17 h 50 min

    Oui, il faut orga­ni­ser la soli­da­ri­té avec les uni­ver­si­taires turcs, et au-delà tous les démo­crates. Oui, il faut une pres­sion inter­na­tio­nale forte. D’au­tant que le type de répres­sion qui s’é­tend mas­si­ve­ment depuis le coup d’é­tat avor­té, était déjà en place contre des dizaines d’u­ni­ver­si­taires turcs qui ont eu le tort d’ap­pe­ler au res­pect des droits des popu­la­tions civiles kurdes dans les zones d’o­pé­ra­tion d l’ar­mée turque… Mise au ban des facs, appel à la délation,appel à la vio­lence, appel au meurtre, perte de l’emploi…

    Pour­tant, il faut aus­si savoir que l’ac­ti­vi­té prin­ci­pale de la police turque est actuel­le­ment de faire des listes, et de les uti­li­ser pour la répres­sion de masse…

    Même si les der­nières lignes de l’ap­pel semble évo­quer la pru­dence… il n’est pas cer­tain que la mise en cir­cu­la­tion (“pri­vée”?) de noms, contacts mail et adresses ins­ti­tu­tion­nelles soit une très bonne idée.

    De telles ini­tia­tives devraient être conçues avec les avis et conseils de ceux qui sont sup­po­sés en être les bénéficiaires.

    Dans l’im­mé­diat, il ne semble pas per­ti­nent de faire prendre des risques à des gens qui sont déjà en très grand danger.

    Le plus pos­sible de prise de posi­tion indi­vi­duelles et col­lec­tives, voire ins­ti­tu­tion­nelles sont indispensables.

  2. Avatar photo 22 juillet 2016 à 18 h 10 min

    Il se peut que la for­mu­la­tion de mon para­graphe, écrit un peu rapi­de­ment, soit ambi­guë en effet. L’i­dée n’est sur­tout pas de mettre des listes d’op­po­sants en cir­cu­la­tion ! C’est plus que, ne voyant pra­ti­que­ment rien venir de la part de nos ins­ti­tu­tions (en dehors de l’ap­pel de la CPU), je me deman­dais quoi faire avant que les vacances et le turn-over média­tique (un sujet chas­sant l’autre, le Tour de France ayant plus d’im­por­tance que la démo­cra­tie, etc.) ne laissent les col­lègues turcs seuls face à la dic­ta­ture. Autant dire que je n’ai que peu de confiance dans la capa­ci­té des COMUE et autres monstres ins­ti­tu­tion­nels froids à agir en cohé­rence avec des idéaux démo­cra­tiques qu’eux-mêmes ne mettent pas en œuvre là où ils pour­raient le faire… Donc, retour à l’i­ni­tia­tive indi­vi­duelle, dans les micro-col­lec­tifs, qui sont les seuls que je res­pecte encore : UFR, labo, etc. Mais évi­dem­ment, une lettre d’in­vi­ta­tion n’au­rait de sens que si elle est d’a­bord dis­cu­tée avec des col­lègues turcs, et seule­ment si, en France, ce sont des uni­ver­si­taires connais­sant l’u­ni­ver­si­té (ou l’é­cole) turque qui s’y impliquent. Entre le “rien faire” pré­vi­sible de nos ins­ti­tu­tions, et le “faire vite n’im­porte quoi” contre-pro­duc­tif des acti­vistes, il fau­drait réus­sir à trou­ver une posi­tion prag­ma­tique. Tout en tenant compte de l’ur­gence liée à l’am­pleur et à la rapi­di­té de la répres­sion. C’est pour­quoi en dis­cu­ter ici avant d’en­voyer quelque lettre que ce soit est impor­tant, et je te remer­cie de ta vigilance !
    Je vais essayer de refor­mu­ler le para­graphe pour qu’il n’y sub­siste plus aucune ambiguïté.

  3. Avatar photo 22 juillet 2016 à 18 h 23 min

    J’ai fait une modi­fi­ca­tion du para­graphe. J’es­père que c’est plus clair rédi­gé ainsi !

  4. 22 juillet 2016 à 20 h 46 min

    Oui, ça me parait évi­ter les effets indésirables.Ce qui devrait per­mettre des actions bien menėes.

  5. Avatar photo 25 septembre 2016 à 9 h 56 min

    Un article d’u­ni­ver­si­taires turcs, oppo­sés à la dic­ta­ture, pré­sente une prise de parole publique avec la liste de leurs noms et un appel à soli­da­ri­té de la part des européens.

    http://www.kedistan.net/2016/09/25/universitaires-resistance/

    Les purges post coup d’Etat en Tur­quie ont impac­té for­te­ment les uni­ver­si­tés, ne se limi­tant pas aux pseu­dos par­ti­sans de FETÖ. Par décret, 2346 uni­ver­si­taires ont été jetés à la rue.

    Sou­ve­nons nous de l’appel pour la Paix”, lan­cé par plu­sieurs cen­taines d’universitaires. Le 11 jan­vier der­nier, près de 1200 uni­ver­si­taires, avaient déjà signé le texte, signa­tures qui ont ensuite mobi­li­sé davan­tage. La majo­ri­té des “exclus” sont des signataires…

    Cer­tains, qui avaient pris les devants, après la pre­mière vague d’arrestations, bien avant le putsch man­qué, ont rejoint des uni­ver­si­tés euro­péennes, en tant que chercheurs/euses. Des soli­da­ri­tés tis­sées lors de l’appel, ont joué. Depuis, beau­coup d’autres ont été inter­ditEs de quit­ter le ter­ri­toire. La majeure par­tie d’entre eux se retrouvent sur le pavé, tou­jours sous le coup de menaces et d’interdits divers.

    Alors, la résis­tance s’organise. En effet, 19 uni­ver­si­taires, licen­ciés de l’Université Kocae­li (pro­vince du Nord de la Tur­quie) qui fai­sait par­tie de la purge, vont ouvrir une uni­ver­si­té alter­na­tive au Centre cultu­rel Sabancı, le 28 Sep­tembre pro­chain. De nom­breux “col­lègues” et des membres de socié­té civile par­ti­ci­pe­ront éga­le­ment à l’ouverture de cette académie.
    Ils ont donc déci­dé de débu­ter l’année sco­laire avec un cours inti­tu­lé «l’Alternative».

    Afin de se pré­mu­nir d’une répres­sion qui ne sau­ra tar­der, et parce qu’ils font cette démarche au grand jour, ils ont déci­dé de publier leurs noms.

    Il s’agit de : Adem Yeşi­lyurt, Aynur Özuğur­lu, Aynur Özuğur­lu, Bur­cu Yakut Çakar, Derya Kes­kin, Gül Kok­sal, Güven Bakı­re­zer, Hakan Koçak, Hülya Ken­dir, Kuv­vet Lor­doğ­lu, Meh­met Cen­giz Ercin, Meh­met Rauf Kesi­ci, Meh­met Ruhi Demi­ray, Nilay Eti­ler, Onur Ham­zaoğ­lu, Özlem Özkan, Ümit Biçer, Veli Deniz, Yücel Demi­rer,  Zelal Ekinci.

    Une des uni­ver­si­taires à décla­ré : “Beau­coup de nos amis uni­ver­si­taires de Tur­quie et d’ailleurs vien­dront nous sou­te­nir. La nou­velle Aca­dé­mie com­men­ce­ra par des sémi­naires heb­do­ma­daires et nous publie­rons des recherches et des rap­ports, comme nous l’avons tou­jours fait. La porte de notre est éga­le­ment grande ouverte à tous les uni­ver­si­taires et aux habi­tants de Kocae­li “.

     

    Le Maître de confé­rence Hakan Koçak a fait un dis­cours le 22 sep­tembre, devant le Conseil de l’Enseignement Supé­rieur (YÖK) à Ankara.
    Voi­ci la tra­duc­tion de la vidéo.

    Bon­jour. Mer­ci beau­coup pour la soli­da­ri­té et le sou­tien que vous montrez.

    Le soir du 1er sep­tembre, par le décret n° 672 nous avons été pri­vés de notre tra­vail. Le décret n° 672 est une chose de cette sorte cherEs amiEs : il y a des gens dont vous ne connais­sez pas l’identité, ces gens vous intègrent dans une orga­ni­sa­tion dont vous n’êtes pas membre, et il découvrent que vous avez des liens dont vous n’êtes pas au cou­rant avec cette orga­ni­sa­tion, et par consé­quent, ils s’assoient et prennent une déci­sion, et en une nuit vous per­dez votre tra­vail. Dans aucune facul­té de Droit au monde, dans aucun bar­reau, aucun tri­bu­nal, un tel non-droit ne peut être accep­té. Ce docu­ment est un docu­ment digne de pas­ser dans l’histoire mon­diale du Droit, ou du non-droit…

    En tant qu’universitaires ayant per­du leur tra­vail par le décret n°672, nous ne savons abso­lu­ment pas de quoi nous sommes accu­sés. Nous avons seule­ment une sup­po­si­tion. Nous, 19 per­sonnes à Kocae­li, et au total près de 40 per­sonnes ayant signé un texte inti­tu­lé « Nous ne serons pas com­plices de ce crime », sommes des uni­ver­si­taires qui avons vécu depuis jan­vier 2015, divers inter­ro­ga­toires et enquêtes, subi du har­cè­le­ment et des agres­sions, jugés, arrê­tés pour par­tie d’entre nous. Nous pen­sons que c’est à cause de notre iden­ti­té d« uni­ver­si­taire pour la Paix » que nous sommes four­rés dans ce sac ouvert, par ces décrets, avec l’opportunité du putsch. Si c’est bien cela, c’est à dire que la rai­son du fait qu’on soit four­rés dans ce sac, est le fait que nous deman­dons la Paix, le fait que nous ayons signé l’appel « Nous ne serons pas com­plices de ce crime », nous sou­hai­tons expri­mer encore une fois, ici, qu’il n’y a de toutes façons aucune chance pour nous faire reculer.

    Alors que de lourdes vio­la­tions des droits humains sont com­mises sur ces terres, com­men­çant par la vio­la­tion du droit à la Vie… Si par­ler, en voyant que les enfants et les jeunes qui, en tant que corps édu­ca­tif, sont nos pru­nelles de nos yeux, sont tués, et même tués en grand nombre, ne pas se taire, écou­ter notre conscience, et expri­mer qu’un tel pro­blème social et his­to­rique ne peut jamais être réso­lu par des méthodes vio­lentes, est un délit, et si nous avons per­du notre tra­vail avec le sys­tème de décrets pour ce délit, nous affir­mons que nous conti­nue­rons à com­mettre un tel délit.

    Nous vou­lons répé­ter de nou­veau, que le fait de deman­der la Paix, ne peut être un délit.

    Slo­gans scan­dés « Nous ne serons pas com­plices de ce crime ! »

    Dans le décret n° 672, il est dit « Nous vous avons licen­cié du ser­vice public ». Non, vous ne pou­vez pas nous licen­cier du ser­vice public. Nous sommes au ser­vice du public. Chaque pas que nous fai­sons est pour le ser­vice du public. Pour l’intérêt public, nous écri­vons, par­lons contre le pillage urbain. Pour l’intérêt public, nous pre­nons place du côté du tra­vail. Pour l’intérêt public, nous réagis­sons sur les « assas­si­nat du tra­vail » à Soma, pour que ces « assas­si­nats » ne se répètent pas, nous écri­vons, tra­vaillons, pro­dui­sons et deve­nons par­tie civile. Pour l’intérêt public, nous défen­dons une édu­ca­tion gra­tuite, scien­ti­fique et laïque. Pour l’intérêt public, nous défen­drons tou­jours l’université indé­pen­dante et démo­cra­tique, sous le toit de nos syn­di­cats, com­men­çant par Egi­tim-Sen, et nous conti­nue­rons de le faire. Par consé­quent, loin d’être licen­ciés du ser­vice public, au contraire, nous avons la volon­té de rendre un ser­vice public encore plus intense, et nous sou­hai­tons pré­ci­ser cela de nou­veau, à l’attention de la men­ta­li­té qui fait les décrets.

    Par ailleurs, nous pou­vons ajou­ter, qu’il n’est pas ques­tion seule­ment de nous. D’une façon géné­rale, dans tous les uni­ver­si­tés de la Tur­quie, un mas­sacre est en train d’être com­mis. Nos ami-es d’ÖYP1qui ont le moins de sécu­ri­té, com­men­çant par nos ami-es chercheurs/ses, l’insécurité est bran­die sur nos têtes, comme une épée de Damo­clès. Il nous est dit ‘Tra­vaillez de la façon dont le régime veut, pre­nez des pos­tures que le régime sou­haite’. Nous le ferons pas. Parce que nous avons gagné nos posi­tions aca­dé­miques, becs et ongles, avec notre sueur. Dans les “casiers” d’aucun d’entre nous, il n’y a de men­tion voleur ou frau­deur. Nous n’avons pas été dans la liste des sei­gneurs de confré­ries. Aucun de nous n’a por­té de cartes de cer­taines confré­ries. Aucun de nous, n’y est arri­vé en vas­sal. Regar­dez les tra­vaux scien­ti­fiques de tous-tes nos ami-es… Ces per­sonnes sont toutes l’honneur de la Tur­quie. Ceux sont des per­sonnes qui ont pris une part impor­tante dans tout ce que la Tur­quie a pu pro­duire au nom de la science, dans le cadre inter­na­tio­nal. Mais le pro­blème est celui-ci : On tente de liqui­der les Uni­ver­si­tés de la Tur­quie dans leur ensemble. Les valeurs uni­ver­selles de l’Université, l’existence même de l’Université sont en train d’être liquidées.

    L’idée que nous serions ici, 19, 40 lésées, et qu’il y aurait une soli­da­ri­té avec ces per­sonnes lésées, n’est pas juste. Non. Etre soli­daire avec nous, est en véri­té résis­ter contre le pro­ces­sus de liqui­da­tion des uni­ver­si­tés de Tur­quie. Et chaque per­sonne qui défend l’enseignement indé­pen­dant, démo­cra­tique, scien­ti­fique et laïc, doit se tenir près de nous. Le ras­sem­ble­ment d’aujourd’hui montre d’ailleurs que nous nous tenons coude à coude. Mer­ci beaucoup.

    Nous vou­drions expri­mer aus­si, que cette soli­da­ri­té émeut, aus­si bien nos étu­diants à Kocae­li, Anka­ra, Niğde, Adıya­man, que d’une façon géné­rale l’opinion publique. Nous vous remer­cions, par­ti­cu­liè­re­ment pour cela aussi.

    Vive notre lutte pour l’université, indé­pen­dante, démo­cra­tique et laïque.
    Vive la Paix !

    Et comme à Kedis­tan, nous avons le désir de joindre l’information à l’initiative mili­tante, nous inci­tons les uni­ver­si­tés euro­péennes à des par­rai­nages indi­vi­duels ou col­lec­tifs, des échanges et des délégations.


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