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Appel à signature des Directions de laboratoires de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’Etats généraux de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur


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Mon labo (le Ladyss, UMR 7533 CNRS) a lan­cé un appel natio­nal aux labo­ra­toires de recherche en lutte contre la Loi Plu­ri­an­nuelle de Pro­gram­ma­tion de la Recherche (LPPR). Je le relaie ici :

Moratoire LPPR

Appel à signa­ture des Direc­tions de labo­ra­toire de recherche pour un mora­toire sur la LPPR et pour la tenue d’E­tats géné­raux de la Recherche et de l’En­sei­gne­ment Supé­rieur. Une seule signa­ture par labo­ra­toire (Direc­teur ou Direc­trice de l’u­ni­té). 

https://framaforms.org/moratoire-lppr-1579126603

Madame la Ministre de l’En­sei­gne­ment supé­rieur, de la Recherche et de l’In­no­va­tion, Mes­dames et Mes­sieurs les président.es d’université, Mes­dames et Mes­sieurs les président.es, direc­teurs et direc­trices d’EPST, Mes­dames et Mes­sieurs les président.es de sec­tions et com­mis­sions inter­dis­ci­pli­naires du CNRS, Mes­dames et Mes­sieurs les président.es de sec­tions du CNU, Mes­dames et Mes­sieurs les direc­teurs et direc­trices de labo­ra­toires de recherche publique,

Chers et chères collègues,

Le pro­jet de loi de pro­gram­ma­tion plu­ri­an­nuelle pour la recherche (LPPR), actuel­le­ment en cours d’élaboration, devrait être ren­du public mi-février. Le calen­drier du minis­tère pré­voit son adop­tion avant l’été.

Depuis quinze ans, les réformes suc­ces­sives de l’enseignement supé­rieur et de la recherche n’ont pas su faire face à un besoin d’investissement mas­sif dans le savoir, n’ont pas su apai­ser les inquié­tudes rela­tives à l’affaiblissement de l’effort natio­nal et en par­ti­cu­lier de l’engagement public en matière scien­ti­fique et d’enseignement supérieur.

La pré­pa­ra­tion de cette nou­velle loi devrait être l’occasion de rat­tra­per un retard évident en matière de finan­ce­ment et de ren­for­cer la qua­li­té des for­ma­tions à la recherche ain­si que la place de la connais­sance scien­ti­fique et de l’expertise des chercheur.es et enseignant.es-chercheur.es dans le débat public, dans l’aide à la déci­sion poli­tique et dans l’action col­lec­tive. Or ce pro­ces­sus sou­lève depuis plu­sieurs semaines un grand émoi au sein de la com­mu­nau­té scientifique.

Dans cet esprit :

Consi­dé­rant que la LPPR devrait avoir pour mis­sion pre­mière de garan­tir le prin­cipe de liber­té et de plu­ra­li­té des acti­vi­tés aca­dé­miques et scien­ti­fiques, garante de l’efficacité de la recherche fondamentale,

Consi­dé­rant qu’une poli­tique des sciences fon­dée essen­tiel­le­ment sur les seuls ins­tru­ments de sélec­tion par appels à pro­jets et mise en concur­rence sys­té­ma­tique des labo­ra­toires et des per­sonnes n’est pas de nature à ren­for­cer une approche coopé­ra­tive de la pro­duc­tion de la connais­sance et des rela­tions scien­ti­fiques pour­tant essen­tielle dans la pro­duc­tion de connaissance,

Consi­dé­rant que l’abandon pro­gram­mé d’une poli­tique de recru­te­ments pérennes entraîne de fac­to une fra­gi­li­sa­tion impor­tante des car­rières des per­son­nels de la recherche, nui­sible non seule­ment à leur qua­li­té de vie mais aus­si à la construc­tion des com­pé­tences et à la pro­duc­tion scientifique,

Consi­dé­rant que plu­sieurs élé­ments actuel­le­ment pro­po­sés dans les avant-pro­jets de cette loi sont de nature à por­ter un pré­ju­dice irré­ver­sible au fonc­tion­ne­ment des acti­vi­tés de la recherche publique,

Consi­dé­rant que ces avant-pro­jets ne reflètent que de manière incom­plète les res­sen­tis et les pro­po­si­tions émises par les laboratoires,

Consi­dé­rant les très nom­breuses voix qui se sont éle­vées au sein de la com­mu­nau­té scien­ti­fique et des ins­tances sur les risques que pré­sentent les orien­ta­tions de ce pro­jet de loi (tri­bune des pré­si­dents de socié­tés savantes, tri­bunes et édi­to­riaux signées par des per­son­na­li­tés du monde scien­ti­fique, nom­breuses motions des labo­ra­toires et des per­son­nels des dépar­te­ments de for­ma­tion uni­ver­si­taire etc.),

Consi­dé­rant qu’il y a la une décons­truc­tion de l’Enseignement supé­rieur et de la recherche selon des cri­tères qui ne sont pas partagés.

Les labo­ra­toires (UPR, UMR, EA, LU, etc.) que nous repré­sen­tons donc ici en nos qua­li­tés de direc­teurs et direc­trices, demandent la mise en place d’un mora­toire sur la pré­pa­ra­tion de cette loi et deman­dons que le minis­tère s’engage dans un véri­table pro­ces­sus d’élaboration démo­cra­tique et qu’il s’engage à orga­ni­ser des états géné­raux de la recherche et de l’enseignement supé­rieur avec les acteurs concer­nés afin de fixer l’esprit d’une future loi. En ce sens, et en vos qua­li­tés res­pec­tives de garants et garantes des ins­ti­tu­tions du monde aca­dé­mique, nous vous inter­pel­lons pour appuyer cette demande auprès du Minis­tère de la Recherche et de l’Enseignement Supé­rieur et de notre ministre Mme Fré­dé­rique Vidal.

Pre­miers Labo­ra­toires signataires

  • LADYSS UMR 7533 CNRS
  • Labo­ra­toire de Géo­gra­phie Phy­sique — UMR8591
  • Espaces et Socié­tés UMR 6590 CNRS
  • ReSo­Div GDR 2034
  • Pacte, Labo­ra­toire de Sciences Sociales ‑UMR 5194
  • UMR ART-Dev
  • Labo­ra­toire d’eth­no­lo­gie et de socio­lo­gie com­pa­ra­tive UMR 7186
  • UMR Géo­gra­phie-cités
  • Tra­jec­toires — UMR 8215
  • CEPN UMR 7234 CNRS
  • IDHE.S UMR 8533
  • LCSP EA 7335
  • UMR 7219 SPHERE
  • UMR LEGS 8238
  • Iiac
  • FR 2007 CIST (Col­lège Inter­na­tio­nal des Sciences Territoriales)

 

Igor Babou
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