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L’université trahie
24 juin 2013 Initiatives
Je suis professeur des universités en Sciences de l'information et de la communication.

Je travaille sur les relations entre nature, savoirs et sociétés, sur la patrimonialisation de l'environnement, sur les discours à propos de sciences, ainsi que sur la communication dans les institutions du savoir et de la culture. Au plan théorique, je me situe à l'articulation du champ de l'ethnologie et de la sémiotique des discours.

Sinon, dans la "vraie vie", je fais aussi plein d'autres choses tout à fait contre productives et pas scientifiques du tout... mais ça, c'est pour la vraie vie !
Igor Babou
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Voi­ci la réac­tion offi­cielle com­mune de :
- l’As­so­cia­tion des Ensei­gnants Cher­cheurs en Science Poli­tique (AECSP) ;
- l’As­so­cia­tion Fran­çaise de Socio­lo­gie (AFS)
- l’As­so­cia­tion des Socio­logues Ensei­gnants du Supé­rieur (ASES)
face au vote au sénat d’un amen­de­ment sup­pri­mant les pro­cé­dures de qua­li­fi­ca­tion par les CNU.

L’u­ni­ver­si­té trahie

Après le vote de la loi sur l’enseignement supé­rieur et la recherche de la ministre Gene­viève Fio­ra­so au Sénat, la com­mu­nau­té scien­ti­fique est aba­sour­die et ulcé­rée. En effet, un amen­de­ment pro­po­sé par le groupe éco­lo­giste qui per­met à une uni­ver­si­té de recru­ter un ensei­gnant cher­cheur sans que ce der­nier n’ait été qua­li­fié par une sec­tion du Conseil natio­nal des uni­ver­si­tés (CNU) a été adop­té. Or, en allant dans cette direc­tion, c’est toute la ges­tion et l’organisation natio­nale de l’activité des scien­ti­fiques qui est abandonnée.

La pro­cé­dure de qua­li­fi­ca­tion du CNU per­met de garan­tir la qua­li­té des thèses sou­te­nues dans l’ensemble des uni­ver­si­tés fran­çaises à par­tir de cri­tères d’évaluation équi­va­lents pour l’ensemble des can­di­dats aux métiers d’enseignants-chercheurs. Ces cri­tères sont fixés par la com­mu­nau­té scien­ti­fique elle-même. Avec la sup­pres­sion de cette éva­lua­tion natio­nale – en totale contra­dic­tion avec la mul­ti­pli­ca­tion des pro­cé­dures d’évaluation inutiles que l’on nous impose par ailleurs —  les uni­ver­si­tés et leurs ins­tances admi­nis­tra­tives seront libres de déter­mi­ner les cri­tères de recru­te­ment des nou­veaux col­lègues. Le risque sera donc grand de voir s’aggraver le loca­lisme, c’est-à-dire de voir se mul­ti­plier les recru­te­ments qui devront moins à la qua­li­té d’enseignant et de cher­cheur du can­di­dat sélec­tion­né, qu’à des jeux d’arrangements poli­tiques et de petites faveurs personnelles.
Alors que le pro­jet de loi pré­sen­té par le gou­ver­ne­ment souffre d’un manque fla­grant d’ambition et rend impos­sible la rup­ture deman­dée avec la loi LRU de Valé­rie Pécresse, cet amen­de­ment ne contri­bue pas seule­ment à remettre un peu plus en cause le sta­tut des ensei­gnants-cher­cheurs et le cadre natio­nal de l’université publique. Il menace aus­si direc­te­ment la qua­li­té de l’enseignement et de la recherche qui y sont pra­ti­quées aujourd’hui.
C’est pour­quoi l’As­so­cia­tion des Ensei­gnants Cher­cheurs en Science Poli­tique (AECSP) ; l’As­so­cia­tion Fran­çaise de Socio­lo­gie (AFS) et l’As­so­cia­tion des Socio­logues Ensei­gnants du Supé­rieur (ASES) exigent que la com­mis­sion mixte pari­taire qui se réuni­ra la semaine pro­chaine retire cet amen­de­ment. Elles comptent sur le sens des res­pon­sa­bi­li­tés et des réa­li­tés de cha­cun des par­le­men­taires. Elles rap­pellent qu’elles sou­haitent aus­si la sup­pres­sion de l’agence d’évaluation AERES au pro­fit de la créa­tion d’une nou­velle ins­tance pari­taire et démocratique.
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