Célébrer … et décérébrer
Ecrit par Jean-Paul Bourgès, 5 Jan 2016, 0 commentaire
Du Loir-et-Cher à Saint Tropez l’année nouvelle démarre très fort et l’on ne sait où donner de la tête, tant les sujets abondent (Pourvu qu’il en reste assez pour les jours qui suivent, d’autant que l’on entre dans une année bissextile).
La passion célébratrice française peut alors se déchaîner.
WOLINSKI a même été requis de descendre de son sky pour permettre à nos champions de la célébration de faire du 7 janvier une date à ajouter sur notre déjà fort dense calendrier républicain (Deux semaines plus tard ce sera le tour du raccourcissement de Louis XVI).
J’ironise, mais, en fait je suis très en colère devant ces utilisations politiciennes et médiatiques de tout ce qui nous détourne des sujets importants pour notre pays.
Nous rappeler que des jeunes Français, fanatisés par un discours incroyablement passéiste, ont pu conduire des attentats odieux contre la liberté d’expression et, deux jours plus tard contre des Juifs, pourrait être utile, si c’était éclairé par un hymne à la fraternité, à l’égalité et à la liberté.
La dramatique répétition de massacres, le 13 novembre, vit se constituer une bien malsaine coalition des ennemis de la liberté débouchant sur un état d’urgence révélateur d’un Etat ressentant l’urgence de quitter le terrain de la réflexion et de l’idéologie pour rejoindre celui de la réflexologie racisto-xénophobe.
Les sondages indiquent que presque neuf sondés sur dix approuvent l’idée de « déchéance de nationalité pour les terroristes bi-nationaux ». Ce n’est pas rassurant et c’est même très préoccupant.
Certains nous serinent qu’il nous faut nous occuper des aspirations des Français … ils ont raison. Mais ils nous trompent en pensant que les Français pensent d’abord au rejet de ceux qui sont les victimes des guerres, de ceux qui sont dans la rue, de ceux qui sont au chômage et que certains nantis osent affubler du terme « d’assistés ».
La vérité c’est que les Français voudraient surtout que leurs enfants ne soient pas condamnés au chômage, qu’ils soient sûrs de trouver un logement au lieu de devoir jouer les « Tanguy », qu’ils n’aient pas à aller se faire trouer la peau pour préserver les intérêts d’AREVA au Mali et au Niger.
En entendant que l’on allait beaucoup célébrer au cours des prochains jours, c’est la similitude sonore avec le verbe décérébrer qui m’est venue.
Jean-Paul BOURGЀS 5 janvier 2016
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