Quelques notes sur la psychanalyse et la nature
Ecrit par Lise Demailly, 10 Fév 2016, 5 commentaires
Les textes psychanalytiques évoquent de très nombreuses activités humaines : les relations familiales, la sexualité, le travail, les pratiques religieuses, artistiques, politiques, l’hygiène, la citoyenneté… En revanche, ils évoquent très peu les pratiques de la nature (promenade, jardinage, sports de haut niveau en rapport avec la nature et qui peuvent être des passions, contemplation) ni les affects que suscite la nature.
C’est étrange, car la nature est pourtant fortement présente dans les rêves des êtres humains dont elle constitue un matériel iconique important, à côté des maisons, des voitures, des lieux de travail : lacs, animaux inoffensifs ou dangereux, ou qui parlent, raz de marée, beaux paysages.… Elle est aussi très présente dans les pratiques artistiques. Je pense au cinéma (Still the water, Derzou Ouzala, Adieu au langage, le Grand Bleu), et à la littérature (Les Rêveries du promeneur solitaire, Les racines du ciel), à la peinture bien sûr, à la poésie.
De plus les psychanalystes les plus médiatiques ou les plus engagés politiquement interviennent sur les guerres, l’exclusion, le capitalisme, la marchandise, les mœurs, les religions, mais très peu interviennent sur les dangers écologiques pesant sur la planète.
Je voudrais ici dans ces quelques notes partager l’impression que l’on aurait affaire là à une énigme : pourquoi la nature n’est elle pas thématisée par la psychanalyse, au point que l’on peut parler d’un “trou”, en comparant le discours psychanalytique et les pratiques artistiques par exemple.
C’est d’autant plus étrange que les patients parlent de la nature
“Quand j’ai visité la baie d’Halong, sur un bateau, avec cette brume, j’ai pensé à la mort. La mort ce devait être cela, cette lente avancée dans un paysage brumeux très beau, magique, dans le silence. Maintenant quand je pense à la mort, je pense à la baie d’Halong”/…/Non, pas un sentiment de fusion… la mort, seulement. L’étrangeté totale. sans angoisse. Ou à peine, douce”. (extrait, séance de psychanalyse)
Une autre dit:
“Ça va mieux aujourd’hui. Je me suis promenée au bois. ça m’a apaisée. La mer ça me fait la même chose, ça m’apaise. ça m’est indispensable ” (extrait. Séance de psychanalyse)
Plusieurs personnes m’ont dit qu’une image du bonheur pour elles était de planter sa tente en camping sauvage au bord d’une plage et de s’endormir au son des vagues. En tous cas, le rapport à la nature est le support incontestable d’un « aller mieux »
Il y a aussi la question de la relation à l’animal. Houellebecq (et une de mes patientes plutôt mélancolique) dit qu’il ne peut avoir une amitié qu’avec un animal. Certains prétendent donc que le chien, qui écoute et se tait, fait le vivant (aussi bien que le psychanalyste « fait le mort » ?). Le chat offre sa grâce. J’ai vu au Japon des “cafés à chats”. On parle aux USA de “ronron thérapie”. Certains analystes reconnaissent à demi mot que leur propre chat est un « chat de cabinet » qui intervient dans les cures, dans les transferts. 8 autres se sont réunis pour publier un recueil de nouvelles, « Le chat du psychanalyste » (2014, ed. Campagne Première).
Hypothèses pour un déni
Pour essayer d’esquisser une réponse à la question du déni, comprendre pourquoi la nature fait « trou » dans le discours analytique, je ferai un détour par Descola (( Descola Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, 2005.))
Cet anthropologue propose une typologie des rapports au monde, qu’il différencie selon deux critères, la conception de la physicalité et celle de l’intériorité, qui, combinés, aboutissent à un tableau à quatre cases.
Pour lui le monde occidental se caractérise par le “naturalisme” (pas tout à fait bien nommé, me semble-t-il, naturalo/culturalisme serait plus conforme à ce qu’il décrit), autrement dit la coupure radicale de la nature et de la culture. Les êtres du monde humain et les non humains partagent une physicalité commune. Mais seul l’être humain est doué d’intériorité (et de culture, de psychè).
A l’opposé, pour l’animisme, tous les êtres vivants, voire les minéraux, ont une intériorité (on parle aux végétaux comme à des enfants, les animaux sont des cousins) mais des physicalités différentes (des pouvoirs différents de se déplacer par exemple).
Pour le totémisme, il y a des physicalités et des intériorités (sous forme de traits, de qualités) partagées entre un clan et son animal totémique.
Enfin l’analogisme se représente un monde de singularités, toutes différentes du point de vue de leur physicalité et de leur intériorité, mais en multiples liens d’analogie (les éléments naturels avec les organes du corps humains, les émotions, le yin et le yang, etc.).
Quels rapports à la “nature” sont compris dans ces visions du monde ?
- Pour l’animisme, le concept de nature n’existe pas : respect de l’environnement, écologie spontanée et prédation (s’approprier les qualités de l’autre)
- Pour le totémisme : alliances
- Pour l’analogisme, le livre de F. Jullien « Vivre de paysage » est tout fait passionnant. Il évoque l’idée de « connivence » avec la nature. (( Jullien F, Vivre de paysage ou L’impensé de la raison, Gallimard, 2014 ))
- Le naturalisme, lui, permet un progrès formidable de la science et de la technique. Son émergence (17ème siècle) est favorisée par le terreau des religions monothéistes qui font de l’homme une créature d’exception dans l’univers. Quant à la nature, il s’agit de la conquérir (l’Antarctique) de l’exploiter (les ressources), de la maitriser (la technologie), de la dominer, de la transformer (le travail), d’en faire un objet (la science) ou une marchandise (les brevets du vivant). L’homme est sujet, la nature est un objet.
Notons ici que les sciences sociales et humaines du 19ème siècle s’inscrivent tout à fait dans le “naturalisme” en faisant de l’homme un objet scientifique. Les neurosciences poursuivent le mouvement, en construisant la biologie du cerveau, et en étendant à la cognition, puis aux affects, le principe de physicalité commune universelle.
Quant à Lacan, il appartient bien, par l’autre bout, à cette vision du monde. Son “parlêtre”, être d’exception, s’enracine dans le monothéisme. Le langage fait perdre définitivement à l’homme un possible état de nature animal. Et il n’y a pas de rapport sexuel.
Pour Freud, bien qu’il veuille faire de la psychanalyse une science, la construction Nature/Culture est moins nette : la pulsion est naturelle et elle irrigue la culture.
Voici peut être une première piste pour expliquer que la psychanalyse ne s’intéresse pas à la place de la nature dans la psyché ou l’inconscient. L’être humain comme psychè et inconscient est intégralement du côté de la culture dans la grande partition qu’instaure le naturalisme. Pourtant, le concept de pulsion et celui de besoin convoquent le corps « naturel » et sont moteurs de la civilisation. Il ne devrait donc pas y avoir de coupure. Mais ce concept est posé puis recouvert par d’autres. La pulsion (les pulsions) ne serait elle pas en fin de compte une blessure narcissique pour l’homme ?
Une autre piste possible serait à chercher du coté de l’histoire de la discipline et de la manière dont elle s’est construite contre Jung, contre tout ce qui laisserait penser à une dérive vers le mysticisme, comme en témoigne la correspondance de Freud et de Romain Rolland autour du « sentiment océanique ».
Une troisième piste concernerait le caractère défensif d’une bonne partie de la psychanalyse freudo-lacanienne devant les imagos maternelles. Or, un des fantasmes de la nature les plus courants, à côté d’autres, est celui la grande mère universelle et bienveillante (( Je n’en citerai que deux autres :
- La belle indifférente (au malheur humain)
- La jungle, le théâtre de rapport de force sans pitié, la lutte pour la vie et la survie de l’espèce.
Il serait intéressant de voir comment ces fantasmes investissent également la sociologie contemporaine. )) .
- Quelques notes sur la psychanalyse et la nature — 10 février 2016
Je relis ce texte.. Alors que je viens de lire Descola, “Les lances du Crépuscules…” (Mieux vaut tard que jamais, diront sans doute ceux qui ont découvert plus vite cet auteur…) Deux choses sont déstabilisées, parmi d’autres, qquand on découvre les Achuars par l’expérience de Descola et sa compagne… La “nature”, et “la guerre” … La nature ne smble effectivement pas pouvoir être considérée comme, sauf à renoncer à toute comprėhension, séparée ni de l’humanité, ni de la vie des animaux et des esprits.… Et la guerre semble une forme vitale de communication et d’échange entre les humains… Du coup, me revient ce propos de Freud, selon qui seules deux choses sont “sans rapport avec la cure psychanalytique, les catastrophes naturelles, et dans une certaine mesure les guerres”.
Pour la guerre, nul doute que le co auteur de la biographie du Président Wilson a probablement réévalué ces raports possibles avec “la cure”…
Mais pour la nature… cette connotation par la “catastrophe” est fort énigmatique… En effet n’inscrit elle pas d’e.blée la nature dans un “récit”…
D’autre part aujourd’hui où la nature est un thème récurent, sous forme d’autorité normative imaginaire, des débats “de société” et des conflits de politique de la famille, laa santé et la vie civile… il semble urgent que la psychanalyse (parmi d’autres) mette à jour commenet elle “fait avec” la nature…
L’idée de la guerre comme mode de régulation “normal” des sociétés amérindiennes a été développée par Pierre Clastres, dans son petit (mais costaud !) livre sur l’archéologie de la violence, tiré d’un texte publié en 1977, l’année de sa mort accidentelle. Texte qui est passionnant, comme tout Pierre Clastres. Je ne remercierai jamais assez Joëlle de m’avoir fait découvrir Clastres. (Clastres, Pierre. Archéologie de la violence: la guerre dans les sociétés primitives. Paris : Editions de l’Aube, 2013).
Désolé pour toutes les fautes de frappe de mon premier commentaire… Commentaire écrit en train, sur tablette… Trop tard pour tout corriger…
D’accord avec Igor pour faire rebondir la question de l’exclusion de la nature sur la question de la linguistique, et l’opposition langue/langage. En passant par la question à double fond de la langue comme institution, et de la linguistique comme discipline instituée.
C’est peut-être un peu un retour de la “nature” dans le traitement scientifique de la langue et du langage que proposent ceux qui s’intéressent aux “facteurs externes”… Vieux débat où se joue l’articulation de “la” linguistique avec la socio-linguistique.
Mon actuel labo a été fondé par des socio-linguistes (créolistes), et j’en côtoie quotidiennement. C’est vrai que le thème de l’appareil phonatoire, qu’avait exclu Saussure de sa modélisation du signe (Signifiant/Signifié), intervient régulièrement quand ils m’expliquent pourquoi tel ou tel mot a dérivé de telle ou telle manière dans son histoire. C’est donc que la linguistique saussurienne elle-même n’est pas (n’est plus ? N’a jamais vraiment été ?) saussurienne, ou du moins n’a jamais vraiment abandonné la référence à ce facteur externe, biologique, de la parole.
J’ai l’impression que la psychanalyse, elle, est débordée par les sciences cognitives qui sont franchement positivistes. Mais en dehors de cette critique, le constat c’est que l’organe cérébral est au centre de leurs préoccupations. Dans ces franges disciplinaires, entre SHS et biologie, il se passe aussi des choses. Pour le meilleur et pour le pire… (je dis ça, car je sors d’un jury de thèse sur l’imagerie cérébrale fonctionnelle, et les neurosciences sont parfois terrifiantes de positivisme naïf et de déficit critique, sans parler des aspects éthiques plus que limite).
Merci, Lise, de nous proposer ce thème de réflexion. Il se trouve que mes travaux de recherche s’inscrivent dans la socio-anthropologie de la nature, et donc je me sens particulièrement concerné par ce thème dans l’histoire des idées, et par la manière dont les disciplines des sciences humaines et sociales l’ont abordé, ou l’ont esquivé. Je vais faire une incursion, justement, dans l’histoire des idées en reprenant (et en adaptant) un bout de texte de mon mémoire d’Habilitation à diriger des recherches, où j’y décrivais, brièvement (ça n’était pas le coeur de ma problématique), les tensions à l’oeuvre autour de l’idée de nature dans les sciences humaines et sociales, au moment de leur institutionnalisation et de leur construction disciplinaire, c’est à dire à la charnière de la fin du XIXème et du début du XXème siècle :
S’il y a un champ disciplinaire qui a fait le choix radical d’une rupture par rapport à l’idée de nature, c’est bien la tradition sémiologique saussurienne. Car ce qui distingue fondamentalement Saussure de Peirce (le fondateur de la sémiotique nord-américaine, contemporain de Saussure, mais les deux auteurs ne se sont ni rencontrés, ni lus), et qui au-delà distingue Saussure de tous ceux qui l’ont précédé, c’est le choix en faveur d’un modèle binaire, et non ternaire, de la signification. Saussure s’inscrit en rupture par rapport à une très ancienne tradition de pensée de la philosophie du langage qui a toujours conceptualisé le sens des mots de manière ternaire : depuis Aristote et jusqu’aux grammairiens de Port Royal, les choses étaient reliées aux concepts que l’esprit s’en formait par l’intermédiaire des mots du langage (sur ce thème de la triade sémiotique dans l’histoire des théories linguistique voir Rastier (1990, p. 5–39). Concernant Port Royal et l’histoire des théories linguistiques, voir Auroux (1996)).
D’après Galien, le cerveau était lui-même supposé s’organiser anatomiquement selon un modèle ternaire. La perception avait son ventricule, de-même que la cognition et la mémoire, et ces ventricules étaient alignés aussi bien organiquement que fonctionnellement : la perception précédait la cognition qui se poursuivait par un stockage dans le ventricule de la mémoire. Ce que l’on considère aujourd’hui comme une erreur de description du cerveau fut transmis de cette manière jusqu’aux anatomistes de l’âge classique, et il existait donc une homologie entre les conceptions anatomiques et les conceptions du langage. L’intervention théorique de Saussure a consisté en une dénaturalisation du processus de signification linguistique afin de rapatrier le langage dans l’ordre des faits institutionnels et sociaux. Autrement dit, la sémiologie saussurienne telle que nous l’a léguée le Cours de linguistique générale (la lecture de Saussure, tout comme celle de Peirce, pose des difficultés dans la mesure où ni l’un ni l’autre n’ont publié les textes pour lesquels ils sont reconnus : ce sont les notes manuscrites de Peirce, plus quelques rares articles philosophiques, qui fondent la sémiotique peircienne, de même que ce sont des notes de cours prises par ses élèves qui ont fondé la sémiologie de Saussure. Pour ce dernier auteur, il convient donc de lire aussi bien le fameux Cours (Saussure, 1995) que l’édition récente de ses archives qui donnent une image plus complexe, et plus proche de la tradition peircienne, que le Cours), déplace le langage à bonne distance de la nature, alors que la sémiotique de Peirce, parce qu’elle conserve le référent et la structure ternaire de la signification, inscrit les processus de signification dans la naturalité, sans pour autant négliger leur dimension sociale.
En 1891, Saussure inaugurait la chaire de linguistique de l’Université de Genève où il avait été nommé par une conférence, et il affirmait que les débats concernant la nature des faits de langage étaient désormais clos : la science du langage était une science historique et non une science de la nature (Saussure, 2002, p. 148–149).
Ce qui s’est joué dans la rupture d’une longue tradition par Saussure en France au XIXe siècle, puis dans le structuralisme anthropologique, c’est la volonté de tenir le « naturel » à distance, en affinité avec le positivisme comtien. Ce même positivisme était pourtant revendiqué par Peirce, qui était contemporain de Saussure, mais il a accompagné chez les deux auteurs une théorisation de la signification tout à fait différente.
Peu avant l’institutionnalisation du langage par Saussure, Marx et Engels, instruisant le procès de l’idéalisme hégélien, avaient naturalisé la pensée humaine dans la matérialité, et faisaient dépendre l’histoire humaine de l’évolution naturelle (Marx et Engels, 1845, p. 21).
Dans la perspective évolutionniste et productiviste de Marx, le moteur du changement historique, qui est la production et dont dérivera la lutte des classes, est une conséquence naturelle du développement humain et de sa démographie. Saussure institutionnalisera le langage en faisant dépendre son étude des sciences historiques, alors que Peirce conservera le référent et la triade aristotélicienne pour intégrer la signification pour partie dans l’histoire, et pour partie dans la nature. Le XIXe siècle, pour autant qu’on le résume lapidairement à ces trois penseurs marquants qui influenceront durablement les sciences humaines et sociales, est philosophiquement hétérogène et ne peut donc se ramener à une coupure uniformément acceptée entre l’homme et la nature : le continuisme naturaliste y côtoie l’historicisme.
Du côté de l’anthropologie, c’est la description de la prohibition de l’inceste et des règles du mariage qui a joué le rôle que l’élision du référent a joué pour la linguistique. Lévi-Strauss et l’anthropologie structurale ont ainsi réitéré la coupure en forme d’institutionnalisation opérée par Saussure, et qui consiste à dire que le langage ou la société se sont arrachés du flux ou du chaos naturel en produisant des différentiations parmi les humains.
Voilà ce que j’écrivais il y a quelques années. Désolé d’avoir été un peu long. En gros, il me semble que la psychanalyse est embarquée dans les traditions et contradictions de l’ensemble des SHS, notamment de la tradition européenne des sciences sociales, et qu’elle n’est donc pas une exception. Il y a eu, récemment, la soutenance de la thèse de Ph. Boudès, un sociologue qui a travaillé l’histoire et l’épistémologie de sa discipline en rappelant que la sociologie de Durkheim s’était construite contre la biologie et contre l’idée de “nature” : les faits sociaux devaient être compris comme des choses, mais non comme des choses matérielles, selon Durkheim, mais à l’aide d’explications uniquement tirées du social. La hantise des “durkheimaussiens”, c’est le déterminisme biologique à la manière de Vidal Lablache, et l’évolutionnisme génétique. Ca a laissé des traces très profondes et encore lisibles dans la sociologie française. Or, aujourd’hui que la nature ne peut plus être occultée, et qu’elle nous dicte un peu son agenda, les sciences humaines et sociales de tradition européenne et critique se trouvent fort dépourvues, car elles doivent faire face à d’énormes contradictions conceptuelles, qui se sont inscrites institutionnellement dans leurs fonctionnements. On retrouve donc, ici, votre hypothèse quant à la construction disciplinaire. Ce qui n’invalide pas, bien entendu, vos deux autres hypothèses.
En tout cas, merci d’avoir posé ici ce thème de discussion, et de l’avoir fait sur la base de votre expérience de l’écoute de patients. C’est bien intéressant que c’est du terrain, et non de l’histoire des disciplines — toujours un peu hypothétique -, que provient l’interrogation qui remet en cause les habitudes.