Accueillir ? Oui … mais pas lui !
Ecrit par Jean-Paul Bourgès, 12 Jan 2016, 14 commentaires
La diplomatie contraint souvent à accueillir des dirigeants dont on est loin de partager les orientations et il faut fréquemment faire risette à des individus qui, s’ils étaient nos concitoyens, seraient promptement conduits en prison.
C’est le cas d’Hassan ROHANI, président de l’Iran, dont la visite avait été annulée en raison des attentats du 13 novembre et qui viendra à Paris les 27 et 28 janvier.
Cet homme a l’image, dans l’ensemble du monde occidental, d’un modéré avec lequel il est possible et utile de parler. Quel bel exemple de la superficialité de nos médias qui répandent cette légende. Je n’aurais, d’ailleurs, pas dû écrire « qui répandent » mais plutôt qui conduisent nos dirigeants à se pendre aux basques de l’aba noire du Président de l’Iran.
L’homme qui va rencontrer François HOLLANDE est, en effet, le responsable de plus de deux-mille exécutions depuis son arrivée à la présidence, dont neuf-cent-soixante au long de l’année 2015.
Depuis des mois, les dirigeants occidentaux défilent à Téhéran en détournant pudiquement la tête devant les pendaisons … qu’Hassan ROHANI multiplie même à la veille ou même pendant ces visites destinées à redonner à l’Iran sa place de grand client et de fournisseur de nos économies. Il est certain que voir se rouvrir un marché de quatre-vingt millions d’habitants, cela fait saliver les gouvernements qui cherchent désespérément comment relancer des économies qu’ils ont brisées en appliquant la politique de baisse drastique des dépenses publiques correspondant à la doxa des néo-libéraux.
A côté des considérations de morale et de dignité qui ne devraient pas permettre à Hassan ROHANI de fouler les tapis de l’Elysée, il se trouve qu’il est le principal soutien de Bachar EL ASSAD avec l’intervention directe sur le terrain de troupes qui ont, d’ailleurs, connu de lourdes pertes, dont des officiers de haut rang. Ce n’est donc pas un ami qui vient à Paris, mais un ennemi et un des éléments les plus déstabilisateurs du Moyen Orient.
Cet homme sourit en permanence, mais il n’a aucun sens des usages puisqu’à l’occasion de sa venue ratée de novembre, il avait imposé qu’il n’y ait pas de vin à table. Au-delà de l’aspect discourtois de l’exigence, cela traduit bien le sectarisme qui correspond au fait de contraindre les autres convives à respecter ses pratiques au lieu de laisser chacun boire ou ne pas boire du vin, en fonction de sa culture, de ses goûts, de sa religion ou des prescriptions de son médecin.
En le recevant, François HOLLANDE s’incline devant un régime et un homme qui ne devrait pas être accueilli chez nous.
Saura-t-il, au moins, exercer des pressions pour ralentir ou mieux stopper les pendaisons ? On peut en douter car l’accueillir sans avoir rien obtenu … et, peut-être, rien demandé … avant sa venue, cela ne présage rien de meilleur après son passage dans notre pays.
Jean-Paul BOURGЀS 12 janvier 2016
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Allons, allons, Jean-Paul, il faut savoir raison garder, la France est tout de même une terre d’accueil et nous avons une longue tradition de collaborations avec nos amis
dictateursreprésentants des paystotalitairesdu monde entier, dans le plus grand respectde nos intérêts commerciaux les plus égoïstesdes droits de l’Homme.Et je pense que, comme le disait récemment Manuel Valls : “Quand on refuse de serrer la main à une personne, c’est qu’on a perdu ses valeurs”.
Une anthologie des sourires complices entre malfaiteurs ?
Le défilé des faux-culs !
Eh oui, ça s’appelle la realpolitik ! Ceci étant la liste, fort intéressante, des photos ci-dessus, ne m’a pas l’air d’en comprendre beaucoup qui se soient bien terminées.
Bah, si ce coup-ci il accepte qu’on serve du vin, on lui passera les pendus !
Le gros cul de Malfaisant 1er, je ne m’en lasse pas !
Oui, une image de larbin servile face aux puissants. Quant à Normal 1er : le contentement du médiocre.
Ils me font vomir. Heureusement qu’on a passé la soirée avec les jeunes mineurs isolés étrangers pour un dîner sympa terminé par une galette qui me vit coiffer une couronne !
Sitôt rentré j’ai attaqué le billet que je publierai après minuit.
La photo ! La photo ! La photo !
Si je reçois une photo je la mettrai !
Ca manque de femmes, tout çà ! Une pensée pour les mineurs de fond et le croiseur Général Belgrano
http://s.tf1.fr/mmdia/i/43/8/margaret-thatcher-et-francois-mitterrand-dans-le-nord-de-londres-10896438mdqyj_1713.jpg?v=1
Oula Olivier, attention à ne pas trop solliciter ma fibre pro-Argentine, carajo !
Bon, je sors avant de devoir chanter l’hymne argentin… que je ne connais même pas. Ceci dit, la guerre des Malouines a au moins eu le mérite de précipiter la chute du boucher Videla.
Et tant que j’y suis, quand on parle de poignées de mains entre bouchers et crapules démocrates :
A mi también le parece que las Malvinas son Argentinas…
Il se trouve que je suis resté en Ar gentille quelques temps dans la foulée de l’avant-dernier forum de l’asso internationale de socio à Buenos Aires… Ce qui m’a permis notamment de lire un peu la presse argentine… Une expérience intéressante… Le niveau journalistique est nettement plus élevé en Argentine qu’en France.
Les discussions sur la guerre des Malouines faisaient rage (elles le font toujours) Une opinion partagée par beaucoup est que si cette guerre avait été menée par un gouvernement démocratique l’issue aurait peut-être été différente.
On a pu lire aussi d’intéressantes statistiques sur la mortalité des militaires engagés dans les combats… Très segmentée selon l’origine ethnique et socio-économique… Les Argentins “de souche” (c’est à dire les plus “espagnols”…) étaient généralement dans les airs ou les états-majors … ou dans certaines caves, occupés à certaines besognes;..
Ah ! Les caves et souterrains argentins ! Tout un poème ! Ca a laissé des traces dans la littérature, d’ailleurs : les romans de Sabato son assez cryptiques par exemple.
J’ai passé pas mal de temps en Argentine quand j’ai fait mon terrain en 2008, et aussi en voyage plus touristique plusieurs années de suite. J’ai peu lu la presse, car j’étais en Patagonie, et là bas, la presse est à peu près au niveau de la presse française : très médiocre. A Buenos Aires, évidemment, il y a plus de monde et plus de réflexion. J’ai hâte de retourner en Argentine, et si j’avais pu m’y installer, je l’aurais fait volontiers.