Tourne en boucle le 29 novembre sur France-Info la vérité officielle sur la COP-21.Les mêmes effarantes propositions que d’habitude sont assénées pour que le peuple ordinaire comprenne « les enjeux ».Boucle 1. L’inde ! Comment peut-on être Indien ?On découvre ainsi avec effroi que l’Inde pourrait « ne pas vouloir jouer le jeu alors que c’est en train de devenir le pays le plus peuplé du monde » …
Zut, alors, déjà qu’on ne comprend rien à leur religion, en plus ils ne veulent pas « jouer le jeu ». Quel jeu ? LE JEU .
Boucle 2. Parler concret, parler business : mettre un prix au carbone.
Où l’on apprend de la bouche d’un « grand industriel » qu’il faut arrêter de parler « avec des idées » … et se rapprocher du terrain, c’est à dire des entreprises…
Et qu’allons nous dire, arrêtant ainsi, dans un souci de proximité avec le terrain, de « parler avec des idées »…
- C’est pourtant simple… Il y a encore des gens qui parlent de « décarboner, çà ne veut rien dire pour les entreprises » … Ce qu’il faut, c’est fixer un prix du carbone. Si les entreprises ont un prix pour le carbone, alors elles peuvent intégrer ça, c’est pourtant simple.
Boucle 3. Passer la barre des 2°. On apprend aussi qu’il s’agirait d’une « négociation »… et qu’il faut que la négociation arrive à « un réchauffement inférieur à +2° « , alors que pour l’instant on est déjà au-dessus de + 3°…Vertige de ces mathématiques qui peuvent traduire en « degrés » les résultats d’une grande palabre entre chefs d’état…Ivresse du pouvoir de ceux qui par des mots vont si immanquablement réchauffer ou refroidir la planète…Quand on pense qu’il y a encore des philosophes et des linguistes pour s’interroger sur la réalité performative des actes de discours…Quand on pense que Hollande a du mal à inverser la courbe du chômage… alors qu’il peut « négocier la barre des 2° ». Oui, Mesdames et Messieurs, il peut le faire !
Et on change de boucles le 30 novembre.
Car, pourtant, ce matin, notre bon Président Hollande va enfin faire une promesse qu’il tiendra :
« Les bonnes paroles n’auront aucun impact sur le réchauffement climatique ».Ouf, un peu de sincérité, ça fait du bien…On était un peu perplexe hier, avec les Indiens, le prix du Carbone et la barre des 2° …Mais aujourd’hui retour au calme :
-ça n’aura aucun impact. Ce ne sont que de bonnes paroles ?
Il y a quand même encore une autre image qui a laissé un impact dans ma mémoire :« La COP21, c’est un peu comme un conseil de copropriétaires, où tout le monde vaut pour 1, alors que les uns ont un duplex avec garage, quand les autres ne sont là qu’au titre d’un « placard à balais ».Curieusement on n’a pas donné de noms… Qui a un duplex et un garage ? Qui n‘a qu’un placard à balais ?Cette image vaut par le beau et parlant contraste des agréments et prestiges de ces deux habitats …Espérons que les placards à balai ne sont pas équipés de la radio … Ils pourraient prendre ombrage d’avoir été ainsi désignés.Prendre ombrage pour un mot, alors qu’on va la leur mettre, la lumière, dans leur placard … Car c’est promis on va électrifier l’Afrique…Elle vaut aussi parce qu’elle parle concrètement, un peu comme le voulait hier l’industriel qui demandait un prix pour le carbone, et non une idée de décarbonations …La planète terre est une affaire de « propriété ».
Vous vous rendez compte ! Tout ça c’est à eux.On comprend mieux dès lors pourquoi hier il fallait leur laisser Paris, et pourquoi leurs vigiles ont cassé la gueule à ceux qui gênaient dans les couloirs.
A la copro, on a envie de dire : tu causes tu causes, c’est tout ce que tu sais faire !
(Non, en fait, ils savent casser, tirer la couverture à eux, partir avec la caisse (voir Schroeder et Blair)
PS petit point technique à l’auteur : vous aviez 4 minutes pour réduire le nombre de sauts de ligne. Cette maladie, qui frappe sans remède la nouvelle version de Médiapart, a contaminé ce site !
J’ai entendu les mêmes rengaines sur RFI avec un panel de “spécialistes”. Je dois vous avouer que je n’ai rien compris…si peut-être ceci: beaucoup de dépenses pour faire croire aux contribuables qu’ils se soucient beaucoup de l’avenir de la terre.
Il est symptomatique d’observer que les COPropriétaires brassent du vent (sans même produire de l’électricité), alors que vient de mourir Jean Joubert, auteur de Les enfants de Noé, École des Loisirs, qui connut un succès de vente à sa sortie.
Car ce roman fut (outre un bon livre, tous publics) une mise en garde contre le dérèglement climatique à une époque où les gens s’en fichaient comme de colin tampon.
Tout le passage où pèse la peur de la mort de la mère est particulièrement angoissant. Je m’autorise à y voir une parabole de la mort de la Terre-mère…