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Que va-t-on trouver dans le canal ?


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Comme tous les quinze ans, le canal Saint Mar­tin, cet endroit si poé­tique de Paris, va être vidé afin de le net­toyer et de l’entretenir.
Au cours des quinze der­nières années de nom­breux objets ont été jetés dans le canal et sont allés s’enfoncer dans la vase où ils ser­virent de refuge à la faune abon­dante qui pros­père là … nous don­nant une idée de la sur­vie ani­male dans un uni­vers pro­fon­dé­ment pollué.
Les hommes vivent, eux aus­si, dans une telle pol­lu­tion, phy­sique comme intel­lec­tuelle, que l’on peut faire l’hypothèse que la vie triomphe tou­jours … mais il ne fau­drait peut-être pas pous­ser ce rai­son­ne­ment trop loin.

Si l’on en juge par l’inventaire résul­tant des vidages pré­cé­dents, comme les ratons-laveurs de Jacques PREVERT, les net­toyeurs devraient remon­ter sur les quais de « l’hôtel du nord » des objets fort inso­lites et sur­tout un grand nombre de bou­teilles … vides.
C’est une tranche de quinze années de notre vie qui nous sera res­ti­tuée là et les socio­logues pour­raient y pui­ser, c’est le cas de le dire, une inté­res­sante vision de l’évolution de nos mœurs.

Il me semble que nous n’avons pas beau­coup évo­lué dans un sens plus fra­ter­nel … et je pense que l’on n’y trou­ve­ra donc pas la moi­tié de la cape de cen­tu­rion de Saint MARTIN.

Quelle belle décou­verte ça serait, cepen­dant, si l’on sor­tait cette cape de la vase et qu’on en fasse une ori­flamme sym­bo­li­sant une socié­té fon­dée sur le par­tage et non sur le gas­pillage et le jetable.

A celui qui, le regard brillant, sor­ti­rait cela de la vase où nous patau­geons, nous pour­rions tous dire en chœur : « T’as de beaux yeux, tu sais ! ».
Jean-Paul BOURGЀS 6 jan­vier 2016

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4 réponses “Que va-t-on trouver dans le canal ?”

  1. 7 janvier 2016 à 1 h 30 min

    Il y a neuf ans et des pous­sières, une nuit sym­pa­thique de mai, mon amie d’a­lors et moi étions assis sur le para­pet du canal, au bas du pont tour­nant de la Grange aux Belles…

    On aper­ce­vait sous la sur­face des formes vagues, nous nous amu­sions à devi­ner que ça pou­vait bien être.

    De l’autre côté un musi­cien soli­taire jouait de la cla­ri­nette, et un groupe d’a­do­les­cents s’es­sayait à faire tour­ner des cercles de feus autour du poignet…

    Que trou­ve­ra-t-on demain ? Une vieille 2 CV ? Quelques réfri­gé­ra­teurs ? Des lam­pions de Noël ? Une kalach­ni­kov rouillée ? Deux grands crus lais­sés tom­bés par mégarde ? La boite cache­tée à l’in­té­rieur de laquelle nous avions ins­crit nos deux noms enlacés ?

    Chris­telle s’en est allée, j’ai moi-même renon­cé à Paris, mais la vieille écluse du canal reste égale à elle-même. “Les jours s’en vont, moi je demeure”, susurre-t-elle.

  2. 7 janvier 2016 à 12 h 16 min

    On trou­ve­ra sûre­ment tout ça … mais pro­ba­ble­ment pas “la Fra­ter­ni­té” … qui est par­tie au fil de l’eau avec nos illusions.

  3. 8 janvier 2016 à 14 h 16 min

    Et alors, pour finir… Vous savez ce qui a été trou­vé? On est tout en attente après votre teasing.…

    • Avatar photo 8 janvier 2016 à 14 h 32 min

      Déjà, une moto, j’ai enten­du ça ce matin à la radio. Et puis même un bro­chet. Mais ils ont dépla­cé les pois­sons vers le bas­sin de la Vil­lette. Donc, bro­chet migrant à la sauce car­bu­ra­teur, voi­là une recette typi­que­ment parisienne…

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