Qu’est ce qu’on peut faire? Comment faire? Ce matin je ne sais pas comment faire. En bruit de fond il y a l’attentat de Nice encore un attentat, les victimes, l’effroi encore, les souffrances inouïes, des réactions qui suivent.
Les déclarations de responsables politiques envahis par une anesthésiante bêtise (Estrosi.…), et qui veulent en découdre. On a beau donner des explications à tout…La seule chose que je comprends c’est que la plupart des êtres humains aspirent à des choses qui se partagent assez facilement : une vie chouette, des liens forts, les espoirs les choses à faire, le chagrins évidemment aussi mais les efforts pour que malgré tout le chagrin soit contenu, circonscrit quand il arrive, pour que la vie reprenne le dessus toujours. Les conditions ne sont pas réunies pour de très nombreuses populations et individus : l’accès à une vie ordinaire décente leur est impossible et il n’est pas une priorité collective. Quelques êtres humains aspirent à autre chose encore : ils veulent imposer, transformer, modeler, détruire éventuellement la vie de millions de gens, de milliers, de centaines, de dizaines, au nom d’une idéologie, d’une foi, d’une autorité, de certitudes. Immense fatras ahurissant, épuisant, écœurant, de plans politiques, religieux, économiques, élaborés par des personnes qui décident de transformer les vies d’autrui irrémédiablement pour des idées, des projections, des “réalités”. Se débarrasser du kitsch mortel des visées générales religiodélirantes, scientificodélirantes économicodélirantes. Seul le quotidien est le terreau de ce qui est vivant. Ne rien vouloir d’autre, chacun, que les conditions qui permettent un quotidien correct pour chacun, avec un impératif d’égalité qui suffirait presque, puisqu’il implique une attention réelle et sensible, donc fraternelle, si on ne raisonne pas dans des modèles généraux.