Depuis plusieurs années le tronc situé à côté des cierges d’une église du Var, accusait un déficit de recette de l’ordre de trois mille euros.
Nul n’avait jamais pu identifier l’auteur ou les auteurs d’actes de piraterie fort préjudiciables au bon équilibre financier de la paroisse.
L’avant-veille de Noël, ayant repéré que l’usage du tronc en distributeur automatique de billets semblait coïncider avec l’heure du déjeuner, le curé alla s’installer vers midi dans le confessionnal, d’où il avait une vue imprenable sur le fameux tronc.
Il n’eut pas à attendre une éternité, puisqu’à midi-trente, un paroissien du genre auquel on donne le Bon Dieu sans confession se dirigea, non vers le confessionnal, mais vers le tronc sans intention d’y déposer des fonds mais d’y opérer discrètement un petit prélèvement.
A cette fin il usa d’un astucieux dispositif basé sur une bande de plastique souple revêtu de scotch biface … permettant de remonter rapidement pièces et billets.
Sitôt son opération de retrait achevée, il replaça son instrument dans une boite placée dans son cabas et, ayant chargé ses poches d’un peu de liquidités, il sortit de l’église afin d’aller fort honnêtement s’acheter de quoi se restaurer.
Sortant alors de sa cachette, le curé le suivit discrètement tout en prévenant la police qui put cueillir l’astucieux paroissien au moment où il se ravitaillait. Il s’avéra que ce fidèle régulier était un SDF de soixante-sept ans.
La première réflexion que cette anecdote m’inspire c’est que si le curé est astreint à observer le secret de la confession … il ne semble pas l’être au secret du confessionnal.
La deuxième réflexion c’est qu’il ne faut pas forcément croire les curés qui vous diront que l’argent déposé dans les troncs servira aux pauvres. C’est uniquement pour les pauvres qui ne se servent pas.
La troisième réflexion c’est que la fréquentation régulière des églises peut s’avérer dangereuse pour les SDF.
Jean-Paul BOURGЀS 4 janvier 2016
Igor, j’avais pensé à ce film.
Votre curé, JPB, il doit pas s’appeler Myriel.